Rome au XVIIe siècle : un marché baroque

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L’objectif de cet article est d’analyser quelques aspects particuliers de la société et de l’économie du xviie siècle dans une grande cité « consommatrice » comme Rome. L’intérêt de cette démarche réside dans le fait que ces mécanismes économiques diffèrent non seulement de ceux de l’économie de marché, mais aussi de ceux de l’économie féodale ; à la différence de cette dernière, aucun facteur de production n’est exclu du marché et la détermination de la valeur est le plus souvent confiée au libre jeu de l’offre et de la demande. Cependant, l’économie « baroque » n’est pas non plus une économie de marché au sens classique du terme car, d’une part, la définition des droits de propriété est plus attentive à l’état de fait qu’à l’état de droit et, d’autre part, la faiblesse de la demande empêche les vendeurs de lever cette ambiguïté en revendiquant l’intégralité de leurs droits de propriété. La question de la certification des contrats, typiquement néo-institutionnelle, semble en revanche secondaire parce qu’ils sont en fait amplement garantis d’un côté par les notaires et de l’autre par les tribunaux qui acceptent le témoignage et la « publicité » des actes comme preuves de l’existence des droits de propriété.

This article analyses several particular aspects of 17th century society and economy in a large “consumer” city like Rome. The chief interest of this approach lies in the fact that the economic mechanisms involved were different from those of both market and feudal economies; unlike the latter, no production factor was excluded from the market and value was usually determined by the unrestricted interplay of supply and demand. Yet, neither was the “baroque” economy a market economy, in the classical sense of the term, first because the definition of property rights was more concerned with the actual state of affairs than with the rule of law and, secondly, because low demand kept sellers from removing the ambiguity by claiming all of their property rights. The typically neo-institutional question of contract certification, on the other hand, seemed secondary, because contracts were, in fact, fully guaranteed by both notaries and the courts, which accepted witnesses and the “publicity” of deeds as proofs of the existence of property rights.

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