Philologie et racisme : À propos de l'historicité dans les sciences des langues et des textes

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2012

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Markus Messling, « Philologie et racisme : À propos de l'historicité dans les sciences des langues et des textes », Annales. Histoire, Sciences Sociales, ID : 10670/1.l4ben5


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Le tournant philologique dans les sciences des textes est ancré dans la critique de la théorie littéraire et la recherche de l’objectivité dans la compréhension des écrits. Mais si l’idée de se concentrer sur la structure immanente des textes a été à l’origine de la philologie moderne, les problèmes du sens et de la traduction ont produit un surplus au cours du XIXe siècle qui peut être décrit en termes d’herméneutique culturelle. Ainsi la philologie historique a considérablement élargi sa pratique pour inclure la dimension culturelle. Edward Saïd et ses disciples en ont exploré les implications en lien avec la constitution d’une hégémonie discursive européenne. Pour que le retour à la philologie ne devienne pas l’expression nostalgique du regret du déclin d’une science classique, il faut prendre ce passé en compte. Les analyses qui ont abordé ce problème ont été principalement inspirées de l’expérience d’un échec civilisationnel et ont construit un modèle de production discursive du pouvoir. Mais comment la philologie peut-elle esquisser des perspectives nouvelles dans les débats contemporains si elle néglige l’hétérogénéité de son propre discours historique ? Cet article entreprend donc d’identifier et d’analyser les traces de résistance contre le modèle culturel impérial de la philologie historique.

Philology and racism : The problem of historicity in linguistic and textual scholarship The philological turn in textual scholarship is rooted in the critique of literary theory and the search for objectivity in the understanding of texts. But if the idea of focussing on the immanent structures of texts has been at the origins of modern philology, problems of meaning and translation produced a surplus during the course of the 19th century that can be described in terms of cultural hermeneutics. Thus historical philology emphatically widened its praxis towards cultural understanding. Edward W. Saïd and followers have explored the implications of this in relation to the constituting of European discursive hegemony. If the return to philology is not to be the nostalgic expression of regret at the ongoing decline of classical scholarship, it must take this past into account. Analyses that have focussed on the problem have been driven primarily by the experience of civilizational failure and have elaborated a model of the discursive production of power. But how can philology possibly develop perspectives about its status and praxis within contemporary debates if it continues to neglect the heterogeneity within its own historical discourse ? The article sets out to identify and analyze traces of resistance against the imperial cultural model of historical philology.

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