30 juillet 2022
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Irène Dos Santos, « To Link Life Histories to Historical Narratives », Conserveries mémorielles, ID : 10670/1.l4fe95
Au Portugal la mémoire officielle de l’empire a jusqu’à très récemment occulté les passés violents plus récents de la dictature et de la décolonisation (guerre coloniale, rapatriement) moins fédérateurs pour l’identité collective. Cet article éclaire dans une première partie le tournant sociétal et académique que constitue l’émergence de contre-récits mémoriels. Il s’agit d’éclairer les acteurs de ces processus et de montrer comment peuvent s’imbriquent, dans ce nouveau rapport politique au passé, mémoire de la dictature et mémoire de la décolonisation. Étudier la recherche en train de se faire - historiographies, études postcoloniales - permet en outre de montrer les divergences qui traversent l’académie portugaise sur la place de l’histoire et de la mémoire - de la post-mémoire notamment - pour appréhender ces passés. La seconde partie de l’article présente les trajectoires de deux individus reliés par leurs histoires familiales à la présence coloniale portugaise en Angola : un exilé en France, petit-fils d’un administrateur colonial et fils d’un militant des luttes anticoloniale et antifasciste ; la fille d’un couple mixte de retornados, chercheuse sur l’Angola. Tous deux sont impliqués dans l’écriture du passé à travers le témoignage ou la recherche scientifique. Ces études de cas permettent de déconstruire les représentations très homogènes de l’histoire de la colonisation portugaise et de la décolonisation de l’Angola, et de décloisonner les récits nationaux. Ils mettent aussi en évidence la complexité des appartenances sociales, politiques et ethno-raciales dans ce contexte post-colonial et post-impérial, questionnent les hiérarchisations sociales héritées de ce passé et les silences autour de ces héritages.