2015
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Robin Mainieri, « Apport de l'approche dendrogéomorphologique pour la reconstruction pluriséculaire de l'activité spatiotemporelle des avalanches : le cas du couloir de Souliers (Massif du Queyras, Alpes du sud) », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.l65xm3
Dans les Alpes, les avalanches sont à l'origine de la destruction de nombreux enjeux socioéconomiques et causent également la perte de dizaines de vies humaines chaque année. Il est donc nécessaire de comprendre le fonctionnement de cet aléa d'un point de vue spatial mais aussi temporel. Les reconstitutions d'évènements issues d’approches géo-historiques sont souvent lacunaires. C'est pourquoi il est important de les compléter avec des approches à hautes-résolutions spatio-temporelles. L’approche dendrogéomorphologique, fondée sur l’utilisation des arbres en tant que témoins silencieux des évènements naturels passés, offre cette opportunité. L'objectif de ce mémoire est de proposer une reconstruction pluriséculaire de l'activité d'un couloir avalancheux boisé, localisé dans le Massif du Queyras (couloir avalancheux de Souliers, au sud-est des Alpes Françaises). L'analyse dendrogéomorphologique repose sur l'étude de 201 mélèzes (Larix decidua) présentant des signes traumatiques caractéristiques d'une activité avalancheuse. L'analyse des échantillons a permis de dater 527 perturbations anatomiques et de reconstituer 23 avalanches depuis 1381. La comparaison avec le couloir d'avalanches du hameau de l'Échalp, localisé également dans le massif du Queyras et déjà étudié (Corona et al., 2013), montre des périodes communes de fréquences plus élevées en 1660-1690, 1802-1820, et 1846-1887 et quatre évènements communs en 1587, 1642, 1740 et 1800. Ces évènements coïncident avec des températures hivernales inférieures à la moyenne, et à des périodes d'avancées des glaciers. L'analyse de l'évolution du peuplement forestier depuis 1889, montre, qu'au cours du 20ième siècle, le versant a subi un processus d'afforestation, notamment dans sa partie supérieure. L'absence d'avalanche depuis 1933 et la remontée du mélézin au niveau des zones de départ sont en partie expliquées par le réchauffement climatique récent.