2023
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info:eu-repo/semantics/altIdentifier/doi/10.22259/2642-8415.0502003
N’dré Sam Beugré, « The Body as Means: Bodily Becoming Active in Spinoza’s Ethics », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.22259/2642-8415.0502003
Gilles Deleuze a dit un jour que la remarque de Spinoza selon laquelle « on ne sait pas d'avance ce qu'un corps peut faire » doit être lue comme un cri de guerre contre la tradition philosophique qui, depuis l'Antiquité, a minimisé le rôle du corps dans la formation de la connaissance. . Cet article approfondit le rôle du corps dans l'Éthique de Spinoza en examinant ce que j'appellerai l'interactivité du corps. Les commentateurs interprètent souvent cette activité comme liéeà la formation d’une pensée rationnelle à travers l’éthique dite du « bon sens ». Cependant, ce faisant, ils négligent souvent le rôle central que joue le corps dans le processus de devenir actif. La pensée, pour Spinoza, existe toujours « parmi les choses », et comme telle doit être interprétée selon la relation causale essentielle du corps. Action de la pensée ; l'activité de pensée doit être comprise comme l'expression d'une activité plus fondamentale du corps si l'on veut être fidèle aux implications de l'ontologie moniste de Spinoza. Le but de cet article est donc de montrer en quoi l’activité physique est un complément nécessaire à l’activité spirituelle en Éthique. À la lumière de cela, je montrerai dans les dernières parties de ma recherche, comment le rôle du corps et son rôle dans la philosophie de Spinoza nous poussent à repenser non seulement les actions, mais le travail de la pensée en général.