La musique comme esthétique de l’existence

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1 septembre 2021

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Lambert Dousson, « La musique comme esthétique de l’existence », Déméter. Théories et pratiques artistiques contemporaines, ID : 10.54563/demeter.444


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Cet article propose d’interroger l’esthétique musicale du compositeur français Gérard Pesson (né en 1958) à la lumière de l’« herméneutique du sujet » entreprise par Michel Foucault dans les dernières années de sa vie, et plus précisément ce qu’il a nommé l’« écriture de soi », dont une forme insigne, liée à l’« exercice de soi » dans la pratique de la mémoire, est celle des « hupomnêmata ». La problématique du « souci de soi » permet ainsi d’éclairer comment la pratique, chez Gérard Pesson, de l’écriture d’un journal, révèle l’écriture musicale elle-même comme une forme d’écriture de soi, dont le nom propre est « désécriture ». Cette esthétique musicale de la soustraction et de l’effacement, qui conçoit la composition comme l’« écoute d’une écoute », et dont cet article propose plusieurs exemples, constitue en elle-même une « archéologie » du sujet. La désécriture de la musique apparaît ainsi comme une désécriture de soi, un travail qui consiste à jouer avec les effets de pétrification de l’expérience et de la mémoire – personnelle comme musicale – en poncif. L’activité de « déprise » (Barthes), appliquée à la langue musicale comme au sujet de cette langue, permet de désigner cet exercice de soi comme une relation critique à la composition musicale elle-même, qui introduit un différer à l’intérieur même de l’activité créatrice. Apparaît dès lors comme une véritable discipline de soi l’exercice de se dire et se vivre tout le temps en retard.

This article proposes to question the musical aesthetics of the French composer Gérard Pesson (born in 1958) in the light of the "hermeneutics of the subject" begun by Michel Foucault in the last years of his life, and more precisely what he called "writing of the self", of which an insignia form, linked to the "exercise of the self" in the practice of memory, is that of "hupomnêmata". The problematic of the "care of the self" thus makes it possible to shed light on how the practice, in Gérard Pesson's work, of journal writing, reveals musical writing itself as a form of writing of the self, whose proper name is "de-writing". This musical aesthetics of subtraction and erasure, which conceives of composition as the "listening of a listening", and of which this article proposes several examples, constitutes in itself an "archaeology" of the subject. Thus, the de‑writing of music appears as a de‑writing of the self, a task that consists in playing with the petrifying effects of experience and memory – both personal and musical – as a poncif. The activity of what Roland Barthes called "déprise", applied to musical language as well as to the subject of this language, makes it possible to designate this exercise of self as a critical relation to the musical composition itself, which introduces a difference within the creative activity itself. The exercise of saying and experiencing oneself late all the time appears therefore as a true self‑discipline.

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