2013
Cairn
Boris Bernabé, « Redécouvrir l'office créateur du juge », Les Cahiers de la Justice, ID : 10670/1.l91frb
La notion d'autorité souffre d'un malentendu. Le langage courant confère à l'autorité une charge négative, confondue avec l'autoritarisme : la parole unilatérale descendant avec la force d'un commandement des sphères de la hiérarchie, se confondant avec l'organe qui la prononce. Or, si l'autorité est bien une puissance politique, il faut reconstituer son sens véritable qui nous vient du droit romain. L'autorité se présente non comme un ordre unilatéral, mais comme une dialectique circulaire entre celui qui reçoit le commandement et celui qui l'exprime. Revivifiée, l'autorité du juge exprime la recherche d'une adhésion de ceux auxquels elle s'impose. Il obtient ainsi la reconnaissance, par la démonstration que fait le juge de sa supériorité dans le jugement, que sa décision est la bonne.