Les finances d'Amédée V de Savoie (1285-1308)

Résumé Fr

Les archives camérales des Archives d'État de Turin, conservées via Piave, font partie avec les Archives vaticanes et celles de la Couronne d’Aragon, dans la section Real Patrimonio, des plus riches archives financières du monde occidental médiéval. Un travail, presque quotidien depuis plus de trente ans, a montré l’extrême imbrication de l’ensemble des sources comptables savoyardes, même si le Traité de Paris, en 1947, a quelque peu démembré ce fonds, abandonnant aux anciens lieux de pouvoir du comté de Savoie, aujourd’hui chefs-lieux de département, la documentation portant sur les aspects locaux, celle des comptes de châtellenies et de subsides, alors que Turin conservait dans ses deux fonds fameux, archives de Cour et archives camérales, la documentation centrale.La documentation ici éditée porte sur les deux premiers rouleaux de l’inventaire 16, ainsi que sur deux autres rouleaux de l’inventaire 38 (comptes de l’hôtel) qui après une critique serrée nous sont apparus comme appartenant à la série des comptes généraux, et non pas à ceux de l’hôtel. De fait, cette édition permet de connaître sans pratiquement de solution de continuité l’état des finances de la Maison de Savoie, au milieu du règne d’Amédée V, du 8 mai 1297 au 27 novembre 1308: soit au total 14 comptes, auxquels s’ajoutent trois annexes que l’on ne peut à proprement considérer comme des comptes généraux, mais dont les recettes furent intégrées aux comptes généraux. De trois receveurs particuliers, employés parallèlement par le comte Amédée V, proviennent quatre autres comptes que les caractéristiques techniques rapprochent davantage des comptes généraux que de ceux de l’hôtel.Il nous est apparu que les clés de ces comptes devaient être données dans une introduction qui présente les tenants et aboutissants de la comptabilité publique, telle que les comtes de Savoie, depuis Pierre II et Philippe Ier, l’ont mise en place. L’invention d’une capitale, Chambéry en 1295, signe la volonté d’Amédée V de créer une forme de centralisation administrative, dont on observe ici les prémisses. Ce principat considéré comme guerrier se donnait ainsi les moyens de sa politique. Cette lecture institutionnelle, administrative et financière accompagne l’édition totale de 18 comptes et quatre annexes.

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