2013
Cairn
Claire Carroué et al., « Le guerrier et la mort : les militaires à Versailles. Étude géographique des territoires cinéraires », Études sur la mort, ID : 10670/1.laueyu
Au cœur de l’articulation entre le guerrier et la mort, la capacité du militaire à construire du territoire doit être interrogée. Si le champ d’honneur est bien l’institutionnalisation de ce binôme conceptuel associant la mort au guerrier, il n’est pas la seule forme de sacralisation du rapport entrele guerrier et la mort. A l’échelle locale au sein des cimetières communaux, les carrés militaires et les concessions d’anciens soldats - certes plus communs en volume et plus diffus spatialement - font tout autant système. En étudiant les territoires cinéraires des militaires, cette étude sur Versailles souligne à la fois l’importance des enjeux spatiaux et territoriaux et les apports de la géographie à l’étude du champ de la mort dans un cadre pluridisciplinaire. Si la culture militaire est historiquement constitutive de la société et de la culture versaillaise, elle devient après la Révolution française un levier de promotion pour cette ville alors en déclin. Aujourd’hui, avec le site de Satory, elle est un pôle structurant l’agglomération parisienne, en particulier autour des questions stratégiques de défense et d’armement. Dans un tel cadre, l’attachement aux valeurs militaires et au guerrier participe alors à la mise en ordre des territoires de la mort de la commune.