Le care comme réappropriation de l'expérience parentale : une alternative à la violence des normes

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Le pouvoir des pédiatres et des « experts » n’est pas toujours perçu consciemment. Dans le domaine de l’alimentation infantile en particulier, il est d’autant plus efficace que nous ressentons souvent le besoin de nous référer à une autorité pour prendre des décisions que nous savons cruciales. Or, cette emprise des normes du savoir médical (et pharmaceutique) relève de ce que certains philosophes nomment le « bio-pouvoir » : un pouvoir exercé sur le vivant, avec son consentement, et qui passe par la connaissance scientifique (et ses intérêts économiques). Cependant, nous ne sommes pas de simples otages d’une société managériale. Il y a des chances pour que ceux qui sont en responsabilité de nourrir l’enfant retrouvent, à travers ce « travail » parental qui est aussi une expérience humaine enracinée dans l’héritage transgénérationnel, le chemin d’une certaine sagesse qui échappe au bio-pouvoir. Pas de soin possible sans un soutien de l’entourage à ceux qui dispensent le soin : cette éthique du care ouvre l’horizon du don plutôt que de la maîtrise.