La psychanalyse est une écologie

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2023

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Frédéric Vinot, « La psychanalyse est une écologie », Psychologie Clinique, ID : 10670/1.lc2iie


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À plusieurs reprises, Jean Oury est revenu sur une expression qu’il tirait de sa fréquentation des textes phénoménologiques : être dans le paysage de l’autre, ou être dans le même paysage. Se faire le lieu d’adresse de l’autre, c’est se situer dans son discours, dans son paysage, dans sa réalité. À partir de là, l’auteur de cet article s’attache à développer la dimension spatiale du transfert liée à l’habitation langagière (Lacan) et propose de comprendre ce paysage du transfert comme l’articulation borroméenne de trois dimensions : l’appropriation de l’espace témoigne des enjeux moïques (Imaginaires) liés aux phénomènes de territorialisation voilant le Réel de l’espace (I/R); l’investissement (Besetzung) de l’espace repose sur la capacité à repérer des discontinuités (Symbolique) et à les articuler entre elles au-delà de leur valences narcissiques (S/I); et enfin la production de l’espace repose sur une part opaque, perdue, a-topique (Réel) autour de laquelle se structure l’espace symbolique (R/S). Le paysage transférentiel noue ces trois dimensions. C’est en cela que la pratique analytique est au sens strict une écologie : à la fois faite de discours à partir de l’habitat langagier (oïkos, maison, habitat - logos : discours) mais aussi devoir éthique de mesurer les effets de son acte dans le paysage dans lequel l’analyste est inclus.

On several occasions, Jean Oury used an expression that he drew from his familiarity of phenomenological texts : to be in the other’s landscape, or to be in the same landscape. To make oneself the place of address for the other is to situate oneself in his discourse, in his landscapin his reality. From there, the author of this article sets out to develop the spatial dimension of the transference linked to linguistic dwell (Lacan) and proposes to understand this landscape of the transference as a borromean articulation of three dimensions : the appropriation of the space bears witness to the ego (Imaginary) stakes linked to the phenomena of territorialization veiling the Real of space (I/R); the cathexis (Besetzung) of space rests on the capacity to locate discontinuities (Symbolic) and to articulate them beyond their narcissistic valences (S/I); and finally the production of space rests on an opaque, lost, a-topical part (Real) around which the Symbolic space is structured (R/S). The transferential landscape ties together these three dimensions. It is in this that psychoanalytical practice is, in the strict sense, an ecology : at the same time, it is a discourse based on the the linguistic dwell (oikos, house - logos : discourse) but it is also an ethical duty to measure the effects of one’s act in the landscape in which the analyst is included.

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