Le Brésil sans masque

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2020

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Maria Thedim et al., « Le Brésil sans masque », HAL-SHS : sciences politiques, ID : 10670/1.lc70qw


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La politique de l'actuel gouvernement brésilien illustre une négligence, un manque de respect de la vie des citoyens et une volonté d'imposer une domination quasi totale sur celles et ceux que ce gouvernement bolsonariste et ses partisans considèrent comme inférieurs ou en discordance avec leur idéologie. Mais ce gouvernement ne s'attendait pas à l'arrivée d'une pandémie affectant l'ensemble de la population brésilienne, y compris ses membres et ses partisans. La COVID-19, elle, ne prend en considération ni l'ethnie, ni la situation socio-économique des individus qu'elle infecte… On a donc vu émerger le mouvement en ligne #Somos70porcento (Nous sommes 70%). Celui-ci s'est basé sur les résultats de sondages montrant que 70% des Brésiliens jugent le gouvernement Bolsonaro "très mauvais", "mauvais", ou juste "passable", le président conservant péniblement un noyau de 30% d'opinions favorables. Ou encore le mouvement Basta! (Ça suffit !), une pétition signée par plus de 600 avocats et juristes. Dans leur manifeste, ces derniers affirment que « le Brésil, son peuple et ses institutions ne peuvent continuer à être agressés » par un président « qui porte atteinte aux pouvoirs législatif et judiciaire, à l'État de droit et à la santé des Brésiliens » Qui est donc cet homme qui a fait la une des journaux du jour au lendemain ? Jair Bolsonaro est avant tout un « ex-capitaine renvoyé de l'armée, député médiocre, homme politique connu pour son racisme, son homophobie, sa misogynie et sa détestation des intellectuels » (Cascione et Reis : 2019, 125). Malgré leur abord ouvert et relativement informel, les Brésiliens ne se sentent pas à l'aise pour discuter de sujets intimes avec les membres d'une autre culture. On enseigne aux petits Brésiliens que roupa suja se lava em casa (le linge sale doit se laver en famille) (Sandes, 2016). Dévoiler explicitement certains aspects de l'intimité locale, ordinairement tenue discrète, permet de mieux comprendre ce qui se passe en ce moment au Brésil, sous le (dis)gouvernement de Bolsonaro. C'est dans ce contexte socio-politique et au coeur du pouvoir à Brasília, que l'on tient sans aucun complexe des discours anti-intellectuel, antiscientifique, climatosceptique et qu'on admet même avec conviction que la Terre est plate.

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