2007
Cairn
Isabelle Dasque, « Une élite en mutation : les diplomates de la République (1871-1914) », Histoire, économie & société, ID : 10670/1.le0nx0
Démentant l’image stéréotypée d’un corps aristocratique et réactionnaire, le haut personnel diplomatique assiste au renouvellement de son recrutement dans les premières décennies de la Troisième République. Si les élites traditionnelles restent encore largement représentées, la Carrière s’ouvre en effet aux membres de la bourgeoisie diplômée et d’affaires et aux couches nouvelles. L’apport d’un personnel extérieur, la moindre part de l’hérédité et de l’endogamie, l’introduction de procédures de sélection davantage conformes au modèle méritocratique et l’uniformisation des filières, diplomatique et consulaire, montrent un corps traversé par des évolutions similaires à celles de la haute administration de la fin du XIXe siècle. Les diplomates entretiennent des relations très étroites avec les autres groupes dirigeants, auxquelles concourent la diversification de leurs parcours, l’élargissement de leurs réseaux et la modernisation de leurs allégeances politiques. Ralliés aux institutions nouvelles dont ils fustigent toutefois les faiblesses structurelles, ils se sont prêtés aux termes d’un compromis acceptable avec la République, qui repose sur des mécanismes d’intégration réciproque et un consensus sur les objectifs de la politique extérieure.