2009
Cairn
Marie Blaise, « De la pluralité culturelle à la transculturalité : L'apprentissage-enseignement d'une langue vivante peut-il avoir un rôle de trans-formation personnelle et collective ? », Éla. Études de linguistique appliquée, ID : 10670/1.lef60h
La transculturalité par opposition à l’interculturalité, selon la définition de Chantal Forestal, vise bien plus qu’une acceptation et que la connaissance de l’Autre. Elle a pour objectif de transformer les représentations et les modes de penser les relations entre êtres humains en s’appuyant sur des valeurs humanistes « égalité, liberté, fraternité » et culturelles : la laïcité et le libre arbitre. Dans un groupe pluriculturel, passer de l’information à la formation, demande au pédagogue un savoir faire diplomatique et respectueux qui n’implique cependant pas de renoncer à confronter des valeurs antagonistes et d’affirmer celles qui font partie de notre Constitution comme l’égalité de genre, d’appartenance ethnique, religieuse et culturelle ou comme la laïcité, la liberté religieuse (croire ou pas). Celle-ci semble aujourd’hui menacée par un détournement du sens de la neutralité qui lui est attachée. Si la transculturalité doit favoriser la trans-formation, une vigilance s’impose quant au sens et à la direction de cette transformation : le principe d’intégration réciproque par les migrants et les autochtones ne devrait pas remettre en question les valeurs qui sont les fondements de notre République et de notre société.