2020
Cairn
Fanny Quément, « Fabuleuse Anne Sylvestre », Audimat, ID : 10670/1.legeqt
Celle que l’on relègue bien trop souvent au rang de chanteuse pour enfants un peu nunuche est, en réalité, une figure incontournable dans l’histoire de la chanson française. Depuis ses débuts dans les cabarets rive gauche, ce sont ses propres textes qu’elle chante devant un public adulte, ce qui fait d’elle une des premières auteures-compositrices-interprètes françaises, inspirée par Nicole Louvier et suivie de peu par Barbara.Les « fabulettes », ces chansons pour enfants qui connaîtraient un grand succès dans les écoles comme dans les foyers, elle ne les a jamais chantées sur scène. Les soixante ans de carrière qu’elle a fêtés en 2018 correspondent à six décennies de composition et de représentation au cours desquelles elle n’a cessé d’« écrire pour ne pas mourir », comme le veut le titre d’une de ses chansons les plus connues. Ainsi est-elle devenue l’auteure d’un grand chansonnier, classique dans sa facture mais audacieux dans son contenu.À l’heure où son répertoire adulte semble susciter un regain d’intérêt auprès d’un public dépassant les seuls férus de chanson française, Fanny Quément (qui vous avait parlé de sa collection de « poèmes arrangés » dans le neuvième numéro d’Audimat) propose de se pencher sur le détail de ses paroles afin de bien comprendre ce qui se joue émotionnellement, poétiquement et politiquement, dans ce chant.