2018
Cairn
Olivier Namias, « « The Market has a Plan » : Alejandro Aravena et le projet de la Quinta Monroy », Le Visiteur, ID : 10670/1.lez14o
L’année 2016 aura été faste pour Alejandro Aravena, cofondateur et figure de proue de l’agence chilienne Elemental. Déjà nommé directeur de l’édition 2016 de la biennale d’architecture de Venise, il reçoit en janvier le Pritzker Prize, ce qui fait de lui le plus jeune lauréat de ce prix, souvent présenté comme l’équivalent architectural du Nobel. Ces deux distinctions marquent en apparence un tournant vers « une architecture socialement engagée » dont Aravena serait le chef de file. Elles remettent aussi sur le devant de la scène le projet de demi-maison qui lui a valu le succès. Inspiré de dispositifs imaginés dans les années 1960, ce système propose une solution aux problèmes de crise du logement qui s’annoncent. Mais sont-elles aussi vertueuses que leur concepteur le prétend. En examinant les réseaux mobilisés par Elemental, la communication orchestrée par son membre vedette et les implications de ce dispositif, il y a tout lieu de croire que ces demi-maisons remplissent parfaitement les buts du marché néolibéral, et que l’architecture étiquetée « socialement engagée » est une énième ruse des insaisissables marchés.