Le droit à la ville, le droit aux enfants : les terrains d’aventure à Louviers de 1977 à 1983 ?

Résumé Fr

A partir d’une démarche impliquée (Lourau, 1997) en Sciences de l’éducation, et située sur le terrain de l’enfance, dans des espaces qualifiés d’hétérotopies (Foucault, 2009), cette communication expose une recherche en cours, menée sur les terrains d’aventure de la ville de Louviers (Eure) entre 1976 et 1982.Elle rend compte du déroulement de l’enquête effectué au croisement des différentes disciplines, et de ses possibles pistes de réflexions à poursuivre pour comprendre l’enjeu de la mise en place des terrains d’aventure dans trois quartiers déshérités de la ville de Louviers. Cette histoire reste inhérente au projet politique autogestionnaire de la municipalité en place durant cette période, dont les objectifs étaient de « rendre le pouvoir aux citoyens », en (re)donnant une place aux enfants dans la ville (Hatzfeld, 2018).Cet engagement pour l’enfance était centré sur l’accès à l’art et à la culture, à partir du développement des pratiques portée par « l’expression libre » (Gentès, 2020). Il s’est en parallèle expérimenté, dans les quartiers, au pied des immeubles, au contact d’un « social » en construction lié avec son environnement, sur les terrains d’aventure (Chombart de Lauwe & al., Caisse nationale des allocations familiales, 1976). Il s’agit de revisiter ces espaces à travers les témoignages des différents acteurs (enfants et adultes) ainsi que l’exploitation les archives du fonds2 Jean-Charles Houel, coté 27375_5S1-67, donné à la ville de Louviers en 2018. Nous verrons alors en quoi cette (en)quête ethnographique (Cefaï, 2010), sur des terrains d’aventure qui, (dé)passés par un idéal d’émancipation, à travers la réflexion engagée avec les acteurs, pourrait soutenir les expérimentations en cours, en apportant un éclairage distancié sur des problématiques similaires, mais néanmoins re-contextualisées.