Journalisme et conflits armés à l'ère numérique: Analyse des cadres et des sources de la couverture de la guerre civile syrienne sur X (anciennement Twitter)

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6 juin 2024

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Gisela Cardoso Teixeira, « Journalisme et conflits armés à l'ère numérique: Analyse des cadres et des sources de la couverture de la guerre civile syrienne sur X (anciennement Twitter) », HAL-SHS : sciences de l'information, de la communication et des bibliothèques, ID : 10670/1.lg4cjs


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La guerre civile syrienne, issue des manifestations contre le régime d'Al-Assad en 2011, est devenue l'un des conflits les plus sanglants et les plus complexes de ces dernières années. Les médias indépendants ont joué un rôle crucial dans la documentation des événements sur les réseaux socionumériques, transformant ainsi le journalisme de guerre. Plus précisément, citoyens, ONG et militants ont rapidement transmis l'information, contournant la difficulté d'accès sur place pour la presse internationale. Cette guerre est donc devenue le premier conflit armé largement documenté sur les réseaux socionumériques (Lynch et al., 2014 ; Doucet, 2018) Ce phénomène illustre les différentes études développées sur les mutations dans le paysage médiatique, notamment en ce qui concerne le paradigme journalistique (Mercier, 2010 ; Mercier et Pignard-Cheynel, 2014, 2018 ; Pélissier et Diallo, 2015), provoquées par la popularisation de l'utilisation des réseaux socionumériques par les journalistes et par de nouveaux acteurs de l'espace numérique.L'essor d'internet a suscité un optimisme quant à la possibilité pour les individus ordinaires de contribuer à la production et à la circulation de l'information. Cependant, Mattelart (2016) remet en question cette idée en soulignant que l'environnement informationnel en ligne est toujours dominé par le modèle médiatique traditionnel, malgré l'émergence de nouveaux acteurs. Selon l’auteur, les nouveaux développements dans l’environnement numérique n’ont pas encore apporté de diversité informationnelle.À partir de ces notions, cette étude vise à analyser les cadres de la guerre en Syrie à travers les sources d'information utilisées par les médias indépendants syriens et les agences de presse occidentales sur la plateforme X (anciennement Twitter). Dans une approche comparative, nous visons ainsi à examiner les similitudes et les distinctions entre le « savoir-faire du journalisme de guerre » des médias indépendants syriens et du journalisme occidental (représentés ici par les agences de presse) dans l'environnement numérique. À cette fin, il a été établi d'analyser les possibles positions politiques et idéologiques sous-jacentes dans le discours informatif à travers la sélection et l'accent mis sur certaines sources d'information. En outre, cette étude entend discuter si la couverture des conflits armés sur les réseaux socionumériques reproduit ou non le journalisme de guerre réalisé par les médias traditionnels hors ligne (notamment en ce qui concerne les enjeux des biais politico-idéologiques), en s'appuyant sur un cadre théorique sur le sujet.À cette fin, les médias syriens indépendants On the Ground News, Nouvelles en Direct du Terrain, Aleppo TV et North Press Agency ont été sélectionnés comme objets de recherche. Ces médias ont été choisis car ils utilisent la plateforme X comme canal de communication auprès d'un public international (les rapports sont ainsi publiés en anglais et/ou en français). Quant aux agences de presse, Agence France-Presse (AFP), Associated Press (AP) et Reuters ont été choisies, car elles sont considérées comme les trois plus grandes au monde (Boyd-Barrett, 2014). S’agissant d’une guerre de longue durée et toujours en cours, deux périodes ont été retenues pour l’analyse, du fait qu’elles sont plus récentes au moment de cette recherche : l'offensive dans le nord-ouest de la Syrie (avril – juillet 2019) et « Aube d'Idlib 2 » (décembre 2019 – mars 2020). Ainsi, 2 224 tweets ont été collectés. À partir de ce matériau, l’identification des sources journalistiques citées dans les tweets des médias syriens et des agences de presse a été faite : au total, 1 569 citations ont été analysées.Pour traiter les données, une méthodologie quantitative et qualitative a été appliquée, conformément à la proposition de Robert Entman (1993) et Serrano (2010, 2013) d'analyse des cadres médiatiques. Pour le traitement des sources, l'analyse du discours a été donc adoptée, selon la perspective de Patrick Charaudeau. Premièrement, la recherche s’appuie sur un cadre théorique concernant la couverture journalistique des conflits armés, qui sera expliqué dans la section suivante.

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