Pascal and the "Proof by Power“. Nietzsche’s Examination of a wounded intellectual conscience. Pascal et la "preuve par la force" : L’examen nietzschéen d’une conscience intellectuelle "blessée" En Fr

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1 novembre 2018

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Lucie Lebreton, « Pascal et la "preuve par la force" : L’examen nietzschéen d’une conscience intellectuelle "blessée" », HAL-SHS : philosophie, ID : 10.1515/nietzstu-2018-0009


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Résumé En Fr

This paper sheds new light on Nietzsche’s praise of Pascal’s probity by analysing what the German philosopher calls the „proof by power“. This proof, adopted by Christianity at large, consists in making pleasure and well-being the very criteria of truth and, as such, it represents for Nietzsche a sheer dishonest form of reasoning. When Pascal finally decides to use this proof in the Pensées, he is already conscious of its lack of scientific value and of its dishonesty. Nietzsche thus reveals in Pascal’s thinking the torments of a wounded intellectual conscience, torn between its fidelity to the Christian tradition and its probity inspired by this very piety. In this respect, the famous wager’s argument appears as a testimony of this tension: it is a brilliant but desperate attempt to give this „proof by power“ the scientific rigor it fundamentally lacks.

Cet article éclaire l’éloge que Nietzsche adresse à la probité pascalienne à la lumière de ce qu’il nomme par ailleurs „preuve par la force“. Cette preuve, adoptée par tout le christianisme, et qui consiste à faire du plaisir, du bien-être, le critère même de la vérité, constitue aussi selon Nietzsche le raisonnement malhonnête par excellence. Or, lorsque Pascal se résout à faire usage de cette preuve dans les Pensées, il est déjà conscient selon lui de ce qu’elle vaut scientifiquement et de ce qu’elle implique moralement. Nietzsche décèle ainsi chez le penseur français les tourments d’une conscience intellectuelle „blessée“, déchirée entre sa fidélité à la tradition chrétienne et sa probité inspirée de cette même piété. Dans cette perspective, le fameux argument du pari apparaît comme le témoignage de cette dissension intime, – comme la tentative, géniale et désespérée, de conférer à cette „preuve par la force“ la rigueur scientifique dont elle est fondamentalement dépourvue.

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