Le procès fait à l’Amérique depuis 1945 par les écrivains de langue allemande n’est-il pas un alibi ?

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1978

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Jean-Paul Mauranges, « Le procès fait à l’Amérique depuis 1945 par les écrivains de langue allemande n’est-il pas un alibi ? », Revue d'Allemagne et des pays de langue allemande (documents), ID : 10670/1.lheb7i


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Résumé De En Fr

Der Amerika-prozess in der deutschen Nachkriegsliteratur : ein Alibi ? Der traditionelle Amerika-Mythos — Amerika, ein Land des Abenteuers, des Wagnisses, des Allsegens — scheint in der deutschen Literatur nach 1945 vor einer radikalen Demystifizierung zu weichen, die, je nach den Autoren, als bittere Ironie oder leidenschaftliche Anklage ihren Ausdruck findet. Der Prozeß, den jene Schriftsteller mit Amerika führen, ist ein dreifacher : der amerikanische Idealismus, zerrüttet von dem Vietnam-Krieg und der Watergate-Krise, ist zum abschreckenden Beispiel geworden ; Amerika erlegt der westlichen Welt seinen Materialismus auf, somit büßt unsere Welt ihre Seele ein ; das machtsüchtige, frevelhafte Amerika verdient Strafe und Verderben. Dennoch steckt hinter diesen Bezichtigungen das Alibi. Amerika wird nie direkt angegriffen, dient nur als Vorwand für einen Prozeß um das schlechte Gewissen Deutschlands, Europas, unserer Kultur, des Menschen überhaupt. So bleibt Amerika im Grunde unangetastet, gewinnt sogar seine mythische Aura wieder. Allerdings gilt die Frage nicht mehr : «ist Amerika einen Traum wert» ? Da aber Amerika schließlich, ob als Muster-oder als Abschreckbeispiel, immer noch als Referenz für unsere Kultur angesehen wird, stellt sich die Frage nun : haben wir, vor jenem Bild der Humanität, Grund zu hoffen oder zu verzweifeln ?

German literatures judgement of America since 1945 — an alibi ? Since 1945, under the pens of German authors, has the traditional American myth — land of adventure, of challenge, of Providence — undergone a radical demystification, marked by a sort of bitter irony or violent condemnation ? Their judgement of America is three-fold : American idealism, shaken by the Vietnam war and the Watergate crisis, is no longer plausible, no longer an example to follow ; materialistic America has imposed her society upon the western world causing the latter to lose its very own soul ; power-seeking America deserves punishment. But there is an alibi, underlying these accusations. America is never directly attacked ; rather, she is the pretext for the judgement of a guilty conscience of Germany, of Europe, of western civilization, of mankind in general. Not only does America survive the criticism unscathed, but she recovers her mythical aura. If the problem is no longer «Is America a dream » ? but since, for better or worse, she is decidedly a standard of reference, are we right in keeping or in losing hope in the survival of this type of humanity ?

Le mythe traditionnel de l’Amérique, terre de l’Aventure, du Défi, de la Providence, aurait-il fait place, dans la littérature allemande après 1945, à une démystification radicale, traduite, selon les auteurs, sous forme d’ironie amère ou de dénonciation violente ? Le procès que ces écrivains font à l’Amérique est triple : l’idéalisme américain, ébranlé par la guerre du Vietnam et la crise du Watergate, n’est plus crédible, il n’est plus exemplaire ; l’Amérique matérialiste impose au monde occidental sa société en lui faisant perdre son âme ; l’Amérique, coupable de Volonté de Puissance, mérite le châtiment. Mais, sous ces accusations se cache l’alibi. L’Amérique n’est jamais visée directement, n’est que le prétexte pour un procès de mauvaise conscience de l’Allemagne, de l’Europe, de la civilisation occidentale, de l’homme en général. Si bien que l’Amérique, non seulement sort intacte du procès, mais encore retrouve son aura mythique. Sinon que le problème n’est plus : l’Amérique vaut-elle un rêve ?, mais, puisqu’elle est décidément, pour le meilleur et pour le pire, un modèle de référence, avons-nous raison d’espérer ou de désespérer en la survie de ce type d’humanité ?

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