2008
Cairn
Charles Giry-Deloison, « L'Angleterre et les Pays-Bas espagnols, 1600-1630 », Revue du Nord, ID : 10670/1.lhfu70
Dans la politique de Jacques Ier (1603-1625), les Pays-Bas espagnols tenaient une place particulière, sans doute parce que, tout comme le roi d’Angleterre, les Archiducs aspiraient à jouer un rôle de médiateur sur la scène européenne. Point de passage pour les grandes missions vers les principautés allemandes et l’Empire, les Pays-Bas furent une sorte de plaque tournante de la diplomatie anglaise sur le continent. Dès 1604, la monarchie anglaise établit à la cour de Bruxelles une représentation diplomatique permanente afin, notamment, de s’assurer du soutien des Archiducs dans l’ambitieux dessein du roi de réunifier la Chrétienté. Mais il est un autre rôle que ces ambassadeurs résidants tinrent : celui d’intermédiaire culturel. En effet, ils furent aussi pour Jacques Ier et Charles Ier (1625-1649) des agents artistiques de premier plan. Si les années 1600-1630 ont pu correspondre à un âge d’or pour les Pays-Bas espagnols, ce ne fut guère le cas pour l’Angleterre de Jacques Ier (1603-1625) et de Charles Ier (1625-1649). Contrairement aux espérances de Jacques Ier, la fin du conflit – jamais déclaré – avec l’Espagne n’ouvrit pas la voie à une ère de paix en Europe sous l’égide du roi Stuart. Après les succès diplomatiques des années 1603-1613, les graves déboires de son beau-fils Frédéric en Bohème, la rocambolesque affaire du projet de mariage espagnol du prince Charles en 1623-1624 (et son échec), les tensions commerciales croissantes avec les Provinces-Unies... contrecarrèrent la politique de Jacques Ier. Le Rex Pacificus ne put empêcher l’embrasement du Nord de l’Europe