27 septembre 2023
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Oumar Mbath, « Étude de l'impact de l'implémentation des zones de 30km/h sur l'accidentabiblité dans la Métropole du Grand Lyon », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.li95g8
Contexte : L’implémentation de zones à 30 km/h semble efficace pour réduire les accidents de lacirculation dans les territoires anglo-saxons mais cette thématique est d’ailleurs peu étudiée dans lecontexte français.Objectifs : L’objectif général de ce travail était de décrire la distribution spatiale des accidents corporels dans la métropole lyonnaise et d’estimer l’impact de l’implémentation des zones 30 km/h sur l’accidentalité au niveau de la Métropole.Matériels et méthodes : Ce travail a reposé sur les données du Registre des accidents corporels de lacirculation du Rhône sur la période 2002-2020 couplées à des données sur le réseau routier et le territoire du Grand Lyon. En plus des données sur le réseau routier du Grand Lyon permettant de retracer l’historique des implémentations de zones 30 km/h sur ce territoire. Des modélisations statistiques ont été effectuées pour évaluer 1) l’association entre les effectifs moyens d’accidents ou de victimes et la part moyenne de zones 30km/h par rapport au réseau routier dans les Ilots Regroupés pour l'Information Statistique (IRIS) sur la période 2002-2020 ; et 2) le nombre d’accidents ou de victimes par année en fonction du dépassement d’un seuil de proportions de zones 30 km/h à 2,5, 5 et 25 % dans les IRIS.Résultats : Les implémentations de zones 30 km/h remontent à 1993 et les longueurs implémentéesvarient fortement suivant les années. Elles varient aussi en fonction des communes avec Lyon et sa petite couronne (communes entourant directement Lyon) qui comptent le plus de kilomètres de zones 30 km/h sur leur territoire en comparaison des communes situées en grande couronne.Nos premiers modèles (i.e., moyennés sur la période) suggèrent un impact négatif des zones 30 km/hsur l’accidentalité avec un risque plus élevé pour les IRIS avec des zones 30 km/h en comparaison deceux qui n’en ont pas. Pour les accidents, on a en comparaison des IRIS avec des proportions nulles de zones 30 km/h pour les IRIS avec des proportions de zones 30 km/h comprises entre : ]0 – 2,5 %] : IRR [95%IC] = 1,71 [1,37 – 2,15] ; entre ]2,5 – 10 %] : IRR [95%IC] = 1,70 [1,32 – 2,19] ; et entre ]10 – 77 %] : IRR [95%IC] = 1,45 [1,07 – 1,94].Dans nos deuxièmes modèles prenant en compte le caractère longitudinal des données nos résultatssuggèrent au contraire un impact positif des zones 30 km/h sur l’accidentalité avec un risque plus faible d’accidents dès le dépassement de 2,5% du réseau routier (IRR [95%IC] = 0,38 [0,35 – 0,40]).Conclusion : Nos modèles sur données moyennées sur la période d’étude ne permettent pas deprendre en compte la dimension temporelle ce qui peut expliquer les résultats contradictoires. Lorsque cette dimension est prise en compte, les implémentations de zones 30 km/h dans le Grand Lyon apparaissent comme ayant un impact positif sur l’accidentalité au niveau de la métropole en contribuant notamment à la réduction statistiquement significative du risque d’accidents ou de blessures ce qui est aussi retrouvé dans la littérature sur les villes anglo-saxonnes.