2012
Cairn
Jean-Pierre Cometti, « À quoi sert Marcel Duchamp ? », Cahiers philosophiques, ID : 10670/1.ljj6ey
L’héritage dont on a coutume de créditer Marcel Duchamp nous place face à des ambiguïtés que son seul nom ne suffit pas à dissiper. L’artiste le plus cérébral de son temps est aussi celui qui se prête le moins aux « théories » ou aux semblants de définition qu’il a inspirés. La question que pose Duchamp est moins celle de la marque qu’il a durablement imprimée à notre art, que celle de savoir par quelle ironie et à la faveur de quel malentendu on a pu voir en lui l’artisan décisif d’une révolution dont nous serions les héritiers. Duchamp ne parlait pas « au nom de l’art ». On ne peut rien inférer de son « indifférence », sinon les réserves que le mot « art » devrait nous inspirer.