La gestion des consommations de drogues par des femmes insérées socialement. Plaisir et empowerment

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26 octobre 2021

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Sarah Perrin, « La gestion des consommations de drogues par des femmes insérées socialement. Plaisir et empowerment », HAL-SHS : sociologie, ID : 10670/1.lkirz0


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Lorsqu’on parle de drogues, on parle souvent de dépendances, de marginalité, de désinsertion sociale, de risques, de méfaits. Le plaisir est plus rarement évoqué, alors qu’il constitue souvent la motivation principale aux usages de drogues. Cette communication vise à interroger les spécificités du plaisir féminin dans les usages et ventes de drogues. Les résultats présentés s’appuient sur 48 entretiens réalisés avec des femmes usagères et vendeuses de drogues insérées socialement, à Bordeaux et Montréal. Les participantes consomment en majorité du cannabis tous les jours et s’estiment dépendantes, et d’autres drogues (cocaïne, MDMA/ecstasy, champignons hallucinogènes principalement) de manière occasionnelle et récréative. Elles revendent des drogues pour financer leurs usages et s’intégrer dans leurs groupes de pairs. La juxtaposition des lignes biographiques, entre carrière déviante et carrière professionnelle, génère des risques spécifiques et un sentiment de double vie, mais aussi des ressources. L’insertion sociale constitue un rempart contre l’expérience totale de l’usage de drogues, à travers le développement de stratégies de gestion des usages, qui permettent de développer une identité sociale positive. Etre une femme dans les mondes de la drogue est source de vulnérabilité, mais les participantes peuvent retourner le stigmate du genre féminin en retournant à leur avantage leur sexualisation et les stéréotypes d’a-violence et de manque de crédibilité. Elles retirent des capacités d’agir de leur intégration dans un milieu déviant masculin, et expriment un sentiment d’empowerment. L’usage de drogues ne conduit pas forcément à la perte de contrôle et à la marginalité, et prendre en compte le plaisir dans les consommations est essentiel pour permettre la prise en charge socio-sanitaire la plus adaptée.

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