Esthétique de la charogne : Aristote, père de l’esthétique cognitive ?

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Le propos de cet article est tout d’abord de démontrer que l’esthétique élaborée par Aristote dans la Poétique est une esthétique cognitive. Pour ce faire, nous mettrons au centre de notre attention un extrait du chapitre IV, dont nous donnerons un commentaire linéaire. Le point qui nous paraît décisif concerne le passage où il est fait mention de « formes d’animaux parfaitement ignobles et de cadavres », dont nous nous efforcerons de montrer qu’il contient in nuce les éléments principaux d’une esthétique de la charogne. C’est par ce biais que nous nous proposerons, en un second temps, de rattacher l’esthétique aristotélicienne au courant d’esthétique environnementale. Nous proposerons en conclusion de chercher chez Aristote des indications et des arguments pour l’élaboration d’une variante originale d’esthétique de l’environnement.

This paper aims primarily to show that the kind of aesthetics conceived of by Aristotle in its Poetics is cognitive. Accordingly, we will focus our attention on a short excerpt from Chapter 4 and comment it all along. It appears that the most deciding point is the passage about “animal forms that are utterly appalling and corpses”; we will try to show that it contains in nuce the main elements of an esthetics of carrion. In a second time, we will suggest that it is through this approach that Aristotelian aesthetics is linked to environmental aesthetics. So our conclusion is an attempt to look for insights and arguments with a view to elaborating an original variant for an aesthetics of environment.