2003
Cairn
Jaroslav Blaha, « République tchèque 2002-2003 : Solder le passé pour aller de l'avant », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.llsri7
La victoire des sociaux-démocrates aux élections législatives de juin 2002 a été suivie de la formation d’un gouvernement de coalition avec les centristes, mené par Vladimir Spidla, et cela malgré des programmes peu convergents. Le CSSD se refuse toujours en effet à s’allier aux communistes, qui avaient pourtant obtenu de bons scores. Ces succès n’ont pas été réitérés lors des élections sénatoriales partielles de novembre, dont les grands gagnants ont été les candidats conservateurs (ODS) et indépendants. Avant que Vaclav Havel ne quitte définitivement la scène politique, il reçut une sorte de consécration internationale avec, fin 2002, l’organisation du sommet de l’Otan à Prague et la décision d’y accueillir de nouveaux membres. Depuis février 2003, c’est Vaclav Klaus qui le remplace à la tête de l’Etat et c’est ce dernier qui sera aux commandes, lorsqu’en mai 2004 la République tchèque entrera dans l’Union européenne (le «oui» l’a emporté au référendum de juin 2003). A l’occasion de la crise irakienne, des divergences sont apparues dans la classe politique, révélant un difficile positionnement à l’égard des Etats-Unis et des partenaires européens. Sur le plan régional, la République tchèque, qui préside en 2003 le groupe des quatre pays de Visegrad, entend œuvrer à l’harmonisation des positions dans la préparation à l’entrée dans l’espace Schengen et sur le projet de Constitution de l’UE. L’économie connaît une phase de décélération de la croissance, malgré une production industrielle en hausse, mais handicapée par l’appréciation de la couronne, avec de mauvais résultats du commerce extérieur, la baisse des revenus du tourisme consécutive aux inondations catastrophiques d’août 2003. Ces dernières ont engendré par ailleurs d’importants coûts pour le budget et ont eu des conséquences néfastes pour l’agriculture, dont la production était déjà en baisse. Mais les IDE sont toujours importants et la consommation des ménages en hausse. Des dossiers brûlants restent encore : celui des restitutions, de l’évaporation dans des paradis fiscaux des fonds d’investissement à la suite des privatisations douteuses des années 90, de la réduction du déficit budgétaire, de la réforme des finances publiques ou de la privatisation des derniers grands fleurons du pays.