1 octobre 2013
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Anna Fierro, « Illustrer Balzac », Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem, ID : 10670/1.lm3ylo
En 1830, Nodier publie l’Histoire du roi de Bohême et de ses sept châteaux, œuvre atypique, récit sans histoire ni personnages, qui marque un changement radical dans la relation complexe qu’entretiennent texte et image pendant le xixe siècle. En effet, l’illustration se multiplie, conquiert la page blanche, établit avec le texte un rapport d’égalité qui modifie sensiblement la physionomie des livres ainsi que l’approche de lecture.Dans cette perspective, cet article vise à approfondir les croisements et les échanges réciproques existant entre littérature et illustration dans certaines œuvres balzaciennes. Vers 1840, l’écrivain participe à plusieurs projets d’ouvrages collectifs – notamment Les Français peints par eux-mêmes et Le Diable à Paris – et, en même temps, il rédige Petites misères de la vie conjugale, qui représente un unicum dans la production de Balzac. En analysant ces œuvres on essaiera de répondre aux questions suivantes: à quel point a-t-il été influencé par la « littérature panoramique » très en vogue en 1840 ? Comment son écriture se modifie-t-elle en se fragmentant et combien les illustrateurs sont, à leur tour, inspirés par les descriptions balzaciennes ? Par quels moyens expressifs l’auteur arrive-t-il jusqu’à abolir les frontières entre arts et genres différents, tout en réalisant l’idéal romantique de la « fraternité des arts » ?