10 février 2016
Sylvie Rollet, « Les portes d’Hadès et l’ “expérience de l’aporie” », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.lmgrzc
Sylvie Rollet propose d’explorer l’œuvre de Théo Angelopoulos dans laquelle les figures du réfugié et de l’apatride sont, de film en film, récurrentes. Dans les premières fictions « épiques », la frontière est essentiellement une territorialité qui définit « un seuil de visibilité » : elle est cet « ailleurs » d’où surgissent les exilés et qui, sans cesse, se dérobe. Voyage à Cythère marque alors un tournant. La ligne de démarcation s’estompe « au profit de la fracture proprement temporelle » puisque celui qui revient d’exil est « littéralement un revenant ». Inquiétant « les limites mêmes du cinéma comme art du visible », la frontière devient alors, dans les films récents de Théo Angelopoulos, « la forme même de l’aporie ».