2012
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VertigO : La revue électronique en sciences de l’environnement ; vol. 12 no. 2 (2012)
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Valérie Deldrève et al., « Des inégalités garantes de la protection des Calanques ? Un parc national dans l’agglomération marseillaise », [VertigO] La revue électronique en sciences de l’environnement, ID : 10670/1.ln8136
Le futur Parc national des calanques, aux portes d’une agglomération de près de deux millions d’habitants, est porteur de nombreux enjeux liés à la proximité de la ville. Ceux-ci sont mis en débat dans des arènes instituées par le GIP, et dans celles plus spontanées qu’animent des collectifs de résidents — usagers locaux, dont les pratiques et la nécessaire implication sont reconnues par la nouvelle loi sur les parcs (2006). L’objectif de notre article est de montrer comment au nom de la protection de la nature sont finalement renforcées des formes plurielles d’inégalités environnementales. Ni la dimension périurbaine du parc national, ni sa mission d’accueil n’ont permis de faire valoir des préoccupations en termes d’égalité d’accès ou d’ouverture au public. L’occultation de cette périurbanité, voire son assimilation à ses seuls impacts négatifs sur le milieu naturel (sur ou mal-fréquentation, pollutions), ainsi que la délégitimation des usages du plus grand nombre (« non-traditionnels » et « moins méritants ») l’explique en grande partie. Afin de compléter notre réponse et de mieux mettre en exergue l’articulation entre ville et nature dans le projet de parc, nous focalisons ensuite sur l’exemple du quartier de la Cayolle, porte d’accès viaire de la calanque habitée de Sormiou (cabanons). Les interactions entre politique de préservation et stratégie de requalification urbaine y sont patentes. Mais l’évitement des questions qu’elles posent en termes d’inégalités n’a pas permis au parc en constitution d’être un catalyseur de développement social pour le quartier.