2002
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Francis Croissant, « Apollon et Dionysos à Delphes. Les frontons sculptés du temple du IVè siècle », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.lneh6s
La redécouverte, en 1970, dans les réserves du Musée de Delphes, de fragments de sculptures méconnus par les fouilleurs de 1892, mais provenant sans aucun doute des deux compositions tympanales du dernier temple d'Apollon, a permis, au prix d'un long travail d'analyse et de restitution, d'en reconstituer l'image de manière assez précise. Mais ce renouvellement de la documentation archéologique, outre son intérêt propre, a été l'occasion d'une relecture fructueuse de deux textes, dont l'analyse intrinsèque avait depuis longtemps montré ses limites : d'une part la description succincte donnée par Pausanias au Ile siècle de notre ère , d'autre part le Péan à Dionysos de Philodamos de Skarpheia, curieux poème officiel composé à l'époque de la construction du temple, et révélé par une inscription trouvée lors de la « Grande Fouille »-le décret honorifique par lequel les Delphiens avaient remercié son auteur. Le cas de la description de Pausanias illustre de manière exemplaire le bénéfice mutuel que peuvent retirer d'une confrontation systématique, quand par chance elle est possible, la reconstitution archéologique et l'interprétation même d'un témoignage littéraire. Si explicites qu'elles paraissent, les quelques lignes consacrées par le Périégète au temple d'Apollon non seulement ne permettaient pas de se faire une idée précise de l'aspect réel des deux frontons, mais il n'est pas exagéré de dire que sur un point particulier elles n'avaient fait jusqu'en 1970 qu'égarer tous les commentateurs.