Le Japon face aux crises : réponses et processus d’adaptation en temps d’incertitude face au prisme socio-culturel

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20 novembre 2023

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Jonathan Jay Mourtont, « Le Japon face aux crises : réponses et processus d’adaptation en temps d’incertitude face au prisme socio-culturel », HAL-SHS : géographie, ID : 10.4000/geohist.7939


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Résumé En Fr

The war in Ukraine reminded Japanese authorities that high-intensity warfare was once again a reality. From the Japanese political field, another aspect determined this approach: its link with the immediate geographical environment. Indeed, Japan is an archipelago, which means that the representation of the national territory for the population is to consider that the country is relatively protected by external threats and crises. However, international terrorism, the rise of China’s military capabilities and the war in Ukraine have put an end to this perception.Accordingly, over the past fifteen years, Japan has made significant progress in the defense field, whether in terms of military operations or public opinion. This situation has facilitated the public discourse of political leaders who consider that Japan must assume its responsibilities in terms of security; a political line shared by former Prime Minister Shinzô Abe. Indeed, the Conservative Party (PLD) has done a lot to convince their citizens to adopt a proactive posture in the defense and security fields, especially since the security environment has evolved radically on its borders with North Korea, China’s threats, and jihadist terrorism, in particular in Southeast Asia. This approach was reinforced under the lead of Prime minister Fumio Kishida, in the aftermath of the war in Ukraine and the potential risks of an invasion of Taiwan by China’s PLA (People’s Liberation Army).However, the Japanese policy adaptation process remains subordinate to asocio-cultural reality. In other words, the realistic approach of the defense of interests remains subordinate to the perceptions or misperceptions of threats, which have been constructed through history.Thus, this late understanding of the dynamic of the threats that weigh on their perceptions are the consequence of a crystallization of the defeat of 1945. This event shaped the birth of article 9 of the 1947’s Constitution, making of Japan a country renouncing its state’s right of belligerency, following a limited use of Japanself-defense forces (JSDF) outside of Japan territory and mainly in a humanitarian or logistical support role.Therefore, to understand the Japanese approach to security issues, it is necessary to analyze the socio-cultural factor dimension. Indeed, even if this approach is motivated by a rational will, it remains subordinate to a socio-cultural reality. In this sense, Japanese cultural perception plays an important role in the way public security policies are implemented.

La guerre en Ukraine a rappelé aux autorités japonaises que les guerres de haute intensité étaient de nouveau une réalité prégnante. Face aux différentes crises Tokyo a tenté de s’y adapter tout en considérant pendant très longtemps que de par sa situation géographique, l’archipel serait relativement préservé. Néanmoins, le terrorisme international, la montée en puissance de la Chine et la guerre en Ukraine ont mis un terme à cette perception.Ainsi, depuis une quinzaine d’années, le Japon a effectué une évolution significative dans le domaine de la défense, que ce soit sur un plan opérationnel ou au niveau des opinions publiques. Cette situation a facilité le travail des leaders politiques qui considèrent que le Japon doit assumer ses responsabilités en matière de sécurité, comme l’a fait le représentant emblématique de cette ligne, le Premier ministre Shinzô Abe. Le parti conservateur a beaucoup agi pour inciter le Japon à adopter une posture proactive dans les domaines de la défense et de la sécurité, d’autant que le contexte sécuritaire s’est modifié radicalement à ses frontières avec la Corée du Nord, la Chine, et le terrorisme djihadiste sévissant notamment en Asie du Sud-est. Cette approche s’est accélérée sous l’impulsion de Fumio Kishida depuis la guerre en Ukraine et les risques d’invasion de Taïwan par Pékin.Cependant, le processus d’adaptation japonais demeure subordonné à une réalité socio-culturelle. En somme, l’approche réaliste de la défense des intérêts d’un état demeure subordonnée à la représentation des menaces, qui se sont construites à travers l’histoire.Par conséquent, cette compréhension tardive de la vitalité des menaces qui pèsent sur l’archipel ainsi que la représentation de ces dernières sont la conséquence d’une cristallisation qui s’est opérée lors de la défaite de 1945. Elle s’est accompagnée de l’apparition de l’article 9 de la constitution de 1947, faisant du Japon un pays renonçant à son droit de belligérance. Ainsi, ces différentes situations ont circonscrit l’action militaire du champ politique japonais.Dès lors, pour comprendre l’approche japonaise vis-à-vis des questions de sécurité il est nécessaire, d’analyser la dimension du facteur socio-culturel. En effet, même si cette approche est motivée par une volonté rationnelle, elle demeure subordonnée à une réalité socio-culturelle, où cette volonté se manifeste. En ce sens, la perception culturelle japonaise joue un rôle important dans la manière dont les politiques publiques de sécurité sont ainsi mises en œuvre.

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