Camille Marrou, « L'ancrage étymologique comme outil de traduction chez Cicéron et Sénèque », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.lphxqy
Cet article soutient que Ben. 1, 3-4, une célèbre polémique à l’encontrede l’étymologie chrysippéenne, ne devrait pas être lue comme un rejet « en bloc »d’une étymologie philosophique, mais seulement comme un ensemble de conditionsrestrictives imposées à celle-ci. Cette interprétation nous permet de considérer lesnombreuses étymologies du corpus sénéquien, dont une douzaine sont ici réunies etcommentées, comme des réflexions philosophiquement intéressantes sur le langage.L’article se concentre sur la manière dont Sénèque utilise l’étymologie comme unestratégie de traduction (baptisée ancrage étymologique) ayant pour but de rendreacceptables pour le lecteur romain, les aspects les plus contre intuitifs et paradoxauxde la philosophie stoïcienne, domestiquant ainsi la doctrine du Portique. Cette stratégieest comparée à l’approche très semblable de Cicéron dans Tusc. 3, 7-11.