Le grand récit transhumaniste dans le rapport CT-NBIC (2002)

Résumé Fr

D’abord édité en 2002 par Mihail C. Roco et William Sims Bainbridge sous l’égide de la National Science Foundation et du Department of Commerce, le rapport «Converging Technologies for Improving Human Performance», qui a introduit l’acronyme NBIC, tient une place parti­culière dans la mondialisation du phénomène transhumaniste et dans la structuration du débat qui s’en est suivi. Bien que jamais nommé dans les 481 pages du rapport, le transhumanisme y joue le rôle de grand récit au sens d’un Jean-François Lyotard. C’est du moins ce que nous voudrions montrer en nous focalisant sur l’OverView. Nous analyserons ensuite sa réception en Europe. La question est de savoir dans quelle mesure le transhumanisme constitue déjà une révolution scientifique et comment son acceptation fut possible dans un contexte humaniste et postmoderne. Notre hypothèse est que le transhumanisme du rapport CT-NBIC est de facture transmoderne au sens de Rosa Maria Rodriguez Magda, en ce qu’il tend à intégrer dans une synthèse nouvelle des éléments de la modernité et de la postmodernité, et qu’il semble y parvenir au moyen d’une philosophie de la nature comparable, paradoxalement, à certains aspects de la physique prégaliléenne, de par son discours sur l’unité de la nature sub specie fieri, sa fonction régulatrice, sa mise en valeur de la performance, mais aussi sa dimension quasi religieuse.

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