22 février 2012
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Elise Müller, « Poétique du "sauvage" : une pratique de tatouage dans le monde contemporain », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.lt0wdn
Bien qu’ancien, l’engouement de l’Occident pour le tatouage ne paraît pas perdre de sa vigueur. Ainsi trouve-t-on dans ses villes quantité de studios de tatouage, Salons ou magazines spécialisés. L’iconographie de la marque semble être le fruit d’un étonnant syncrétisme, dont l’imaginaire « sauvage » est une importante partie. Tatouages maoris ou calligraphies arabes, dragons ou animaux sauvages, non issus de la culture occidentale, sont en effet des motifs très en vogue. Véritable mode d’expression cutané, le tatouage ethnique indique un certain regard sur le monde, sur l’Autre, comme le chemin que l’on choisit d’emprunter dans l’approche du « sentiment d’être soi ». Depuis les cabinets de curiosités du seizième siècle, le monde occidental collectionne l’Ailleurs en lui attribuant des qualifications parfois approximatives. Paroxysme de l’altérité, le « sauvage » s’oppose en tous points à une contemporanéité résolument urbaine. Il paraît en effet exister une « poétique du sauvage », faite de fantasmes exotiques, et trouvant dans le monde contemporain un écho particulier. Examinant au plus près la thématique des tatouages ethniques et la mettant en relation avec l’engouement grandissant de l’Occident pour les arts premiers et l’exotisme rêvé de l’Autre et de l’Ailleurs, cette thèse tente de déterminer quel est le rôle de cette « poétique du sauvage » dans la construction de soi. Recueillant les témoignages de tatoués ethniques et de tatoueurs, elle met au jour cinq grands types de motivations qui s’entrecroisent et s’inscrivent toutes dans le cadre du récit personnel.