Encéphalopathie anoxo-ischémique et hypothermie thérapeutique : quels principaux impacts psychologiques pour les parents et les bébés présentant une IRM normale à la sortie de la maternité ?

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2020

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Marie-Kasane Bailly et al., « Encéphalopathie anoxo-ischémique et hypothermie thérapeutique : quels principaux impacts psychologiques pour les parents et les bébés présentant une IRM normale à la sortie de la maternité ? », Devenir, ID : 10670/1.lur4y4


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Objectifs : Réaliser une première étude préliminaire française qui évalue la santé psychologique des parents de nourrissons traités par hypothermie thérapeutique pour encéphalopathie anoxo-ischémique et sortis de l’hôpital avec une évolution initiale normale (IRM et examens cliniques de sortie normaux). Matériels et méthode : Sept enfants de moins de 2 ans traités par hypothermie thérapeutique pour encéphalopathie anoxo-ischémique à la naissance et leurs parents ont été rencontrés pour l’étude. Tous les enfants étaient sortis de la maternité avec une IRM normale et un examen clinique satisfaisant. L’échelle Brunet-Lézine a été utilisée pour mesurer le quotient de développement psychomoteur des enfants (QD). La santé psychologique des parents a été évaluée à l’aide de deux échelles adaptées : l’EPDS ( Edinburgh Postnatal Depression Scale), et le PPQ ( Perinatal Posttraumatic Stress Disorder Questionnaire). Le vécu parental a été recueilli à l’aide d’un entretien semi-directif. Résultats : À l’échelle Brunet-Lézine, les enfants ne présentaient pas de retard significatif (QD entre 98 et 97). Cependant, huit à dix-huit mois après l’événement : 50 % des mères et 25 % des pères présentaient des scores pathologiques de stress post-traumatique. L’autre moitié des mères et 25 % des pères présentaient des critères de dépression postnatale. Les entretiens ont révélé des expériences traumatisantes de l’accouchement ; des difficultés de lien dans les premiers temps suivant l’accouchement ; une forte exposition des pères ; des projections extrêmes et oscillantes sur la vie et la mort pendant le traitement de l’hypothermie ; les résultats de l’IRM et le séjour à l’état unité Kangourou comme étapes majeures de réassurance et de « parentalisation ». Des préoccupations persistaient chez les parents six mois à un an plus tard. Conclusion : l’encéphalopathie anoxo-ischémique et l’hypothermie thérapeutique sont des facteurs potentiels de déstabilisation psychique pour les parents, même en l’absence de complications. Cette étude confirme l’importance d’un cadre thérapeutique de confiance durant l’hospitalisation et souligne la nécessité d’un suivi posthospitalisation préventif et multidisciplinaire, quel que soit l’état de santé du nouveau-né à la sortie de la maternité. D’autres recherches multicentriques sont souhaitables en France pour mieux comprendre et soutenir ces familles.

Aim : This is the first French preliminary study to evaluate the psychological health of parents with infants treated by therapeutic hypothermia for anoxo-ischemic encephalopathy and discharged from the hospital with regular initial progression (MRI and normal outpatient examinations). Materials and method : Seven children, under age two, treated with therapeutic hypothermia for anoxo-ischemic encephalopathy at birth and their parents were met and examined. All the children were discharged from the maternity ward with a normal MRI and a satisfactory clinical examination. The Brunet-Lézine scale was used to measure the children’s psychomotor development, while the parents’ psychological health was evaluated using two adapted scales – the Edinburgh Postnatal Depression Scale and the Perinatal Post-Traumatic Stress Disorder scale – in addition to a semi-structured interview. Results : With the revised Brunet-Lézine scale, the children did not present significant developmental delay (DQ between 98 and 97). However, eight to eighteen months after the event, 50 % of mothers and 25 % of fathers showed pathological scores of post-traumatic stress. The other half of the mothers and 25 % of fathers showed postnatal depression. Interviews uncovered traumatic experiences of delivery ; bonding difficulties for the first minutes and days following childbirth ; high exposure of fathers ; extreme projections about life and death during the hypothermia treatment ; and the importance of MRI results and the stay in kangaroo care for reassurance and growing accustomed to the feeling of parenthood. We also found persistent parental concerns six months to one year later despite the absence of disability for their children. Conclusion : Anoxo-ischemic encephalopathy and therapeutic hypothermia are psychological stressors for parents, even in the absence of complications. This study confirms the need for a trusted therapeutic framework during hospitalization. But it also shows the importance of a preventive multidisciplinary follow-up for all families, regardless of the medical outcome. More research is needed to better understand and help families facing these life experiences.

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