3 novembre 2022
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Christine Cercy, « L’approche documentaire des couvents de Lille (XIVe-XIXe siècles) », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10.34692/9xd1-2e33
Avant la fin du XVe siècle, la ville de Lille compte une demi-douzaine de couvents et de nombreuses fondations charitables, la plupart implantées intra-muros. Au cours du premier tiers du XVIIe siècle la ville s’agrandit d’une cinquantaine d’hectares et le nombre de couvents se multiplie pour contrer l’avancée de la Réforme. De cette trentaine de couvents, il ne subsiste plus aujourd’hui que trois églises modernes (Carmes, Carmes Déchaussés et Jésuites). Trois couvents lillois complètement disparus ont été fouillés et documentés depuis les années 1980 : les Urbanistes, les Pauvres-Claires, et les Dominicaines de l’Abbiette. Ce poster propose un tour d’horizon de la documentation dans les fonds locaux (AD Nord, AM Lille, BM Lille, Palais des Beaux-Arts)1 susceptibles d’éclairer le sujet. Les archives départementales du Nord sont toujours sollicitées en premier. Les fonds des couvents et hôpitaux lillois (en séries H, AH) y sont conservés avec des fortunes diverses et sont complétés avec profit par les fonds des archives municipales. Ces derniers, classés selon une logique propre, éclairent essentiellement les rapports entre la communauté étudiée et l’échevinage : modalités de l’installation, mitoyennetés, extensions, transformations… Les documents révolutionnaires assoient avec précision la date de départ des religieux et les inventaires souvent très précis donnent une bonne image de l’organisation et du mobilier d’un établissement religieux à la fin du XVIIIe siècle. Couplés aux actes de ventes reportés dans les fonds de l’Enregistrement et aux matrices cadastrales, ces sources permettent de retracer ce qu’il advient de ces vastes terrains dans la ville dense et industrieuse du XIXe siècle. La manière d’exploiter la documentation va évidemment varier selon les moyens et le temps imparti à l’étude. Les travaux du chanoine Platelle et d’A. Lottin constituent la base de départ pour toute enquête sur le sujet. Le géoréférencement, depuis une dizaine d’années, des feuilles cadastrales, des cartons de sol du plan-relief2, des emprises de ressources planimétriques d’Ancien Régime permet un gain de temps, une fois relié à un SIG alimenté par les tracés des enceintes, la localisation des établissements religieux, l’emprise des paroisses… Néanmoins, le dépouillement des fonds d’archives et la transcription partielle de sources choisies, dont les Mémoriaux et la comptabilité, constitue à nos yeux un travail indispensable pour éclairer les vestiges mis au jour lors des diagnostics ou des fouilles et proposer une première prosopographie des religieux, à même de renseigner les liens interpersonnels entre les membres d’une communauté donnée, les édiles et le patriciat urbain.