4 novembre 2021
Sébastien Laratte et al., « De la modélisation photogrammétrique du patrimoine bâti vers l'évaluation de la durabilité des pierres via SIG : l’exemple de la Porte de Mars (Reims, Marne) », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.lwcuyt
La Porte de Mars est l'un des monuments antiques les plus emblématiques de la ville de Reims. Cet arc romain s'élève à l'extrémité nord de l'ancienne Durocortorum, capitale de la province de Gallia Belgica. Sa construction date du milieu du IIe au début du IIIe siècle ap.JC. La Porte de Mars est considérée comme le plus grand “arc” de l'Empire romain au nord de Rome avec 32,35 m de long, 6,45 m de large et 12 m de haut. Elle a ensuite été intégrée dans le rempart tardo-antique de la ville puis, enchâssée, de 1162 à 1856, dans le château des archevêques et enfin dans l'enceinte médiévale de la Cité des sacres. La Porte de Mars fut sauvée du démantèlement après la ruine du château et sa destruction par la population de la ville. Elle a ensuite été largement restaurée pendant le XIXe siècle. Avant le lancement d’un futur nouveau programme de restauration du monument, une campagne pluridisciplinaire d'étude du monument a été menée avec un focus particulier sur la caractérisation des pierres observables en œuvre. En amont de l’étude, un relevé photogrammétrique a été réalisé à partir de photos haute résolution traitées avec le logiciel dédié « Agisoft Metashape » et géoréférencées au GPS. Les données 3D et les orthophotos ont été injectées dans un Système d'Information Géographique libre, gratuit et interopérable (QGis 3.4). Puis les objets considérés (calepinage, nature des pierres, altérations...) ont fait l’objet d’une digitalisation et ont été liés à une base de données multifactorielle. Cette dernière intègre des informations aussi bien qualitatives (nature de la pierre, pétrographie, phase de restauration, etc...) que quantitatives (pétrophysique, géochimiques...). Données qui seront ensuite utilisées pour soutenir le travail des équipes de restauration du monument, et pour proposer des cartes de susceptibilité aux altérations des différentes pierres du monument