2013
Charles Delattre, « Une écriture rationnelle de la violence. Le Minotaure dans la tradition mythographique antique », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.lx1sjl
Parallèlement à la tradition qui reconduit sans cesse le Minotaure dans son statut de monstre, mi-bête mi-homme, et qui insiste sur sa sauvagerie, il existe des récits grecs qui ramènent le Minotaure du côté de l’humain, par exemple ceux de Palaiphatos, de Philochore et de Jean Malalas. On attribue souvent l’existence de cette tradition parallèle à un souci de rationalisation : elle n’en est pas moins constitutive du mythe antique du Minotaure. La violence n’y apparaît plus comme un fait de nature, mais comme le moteur de relations entre individus, unis par des liens politiques et psychologiques. Entre roman, histoire et exégèse, le mythe antique du Minotaure exclut dans cette perspective tout merveilleux, toute quête du fantasme et de la faute originelle.