Prénoms et insertion dans un dispositif généalogique au XVIIe siècle chez les Sublet : une histoire à connaître, des droits à faire valoir, des places à conquérir

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2020

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Camille Lefauconnier, « Prénoms et insertion dans un dispositif généalogique au XVIIe siècle chez les Sublet : une histoire à connaître, des droits à faire valoir, des places à conquérir », Dix-septième siècle, ID : 10670/1.lx9u6i


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Le prénom donné à un enfant permet de singulariser un individu et de l’inscrire dans une famille. Chez les Sublet au xviie siècle, les prénoms donnés aux enfants révèlent les choix de positionnement de la famille. Les prénoms révèlent d’abord les orientations dévotes et éventuellement politiques de la famille : donner un prénom, c’est placer sous une protection, terrestre ou bien spirituelle. C’est aussi projeter une forme d’ambition voire de trajectoire sociale anticipée pour un enfant. Les choix onomastiques permettent aussi d’afficher la construction d’un patrilignage, avec des prénoms qui se répètent de père en fils généralement aîné ( Michel chez les Sublet d’Heudicourt). Mais le stock de prénoms évolue au fur et à mesure que la famille s’aristocratise au xviie siècle, lorsque les mâles de la famille Sublet épousent des femmes issues de familles supérieures en richesse ou en ancienneté nobiliaire. Ainsi la famille intègre-t‑elle de nouveaux prénoms issus du côté maternel, qui deviennent à leur tour des marqueurs généalogiques, rappelant l’ancienneté d’un lignage ou son ancrage géographique, ou encore l’importance d’un patrimoine transmis. Il faut ainsi souligner que la force revendiquée du patrilignage, affichée dans les généalogies officielles du Cabinet des Titres, ne correspond pas forcément aux réalités pratiques de la famille Sublet, dont la culture intègre volontiers la part des femmes.

The first name given to a child allows an individual to be singled out and integrated into a family. In the Sublet family in the seventeenth century, the first names given to the children reveal the family’s choices of social positioning. First of all, the first names reveal the devout and possibly political orientations of the family: giving a first name means placing a child under protection, whether earthly or spiritual. It also means projecting a form of ambition or even an anticipated social trajectory for a child. Onomastic choices also make it possible to show the construction of a patrilineal system, with first names that are repeated from father to son, usually the eldest son (“Michel” in the Sublet d’Heudicourt family). But the stock of first names develops as the family becomes more aristocratic in the seventeenth century, when the males of the Sublet family marry women from families of superior wealth or noble seniority. Thus, the family integrates new first names from the maternal side, which in turn become genealogical markers, recalling the seniority of a lineage or its geographical origins, or the importance of a heritage that has been handed down. It should thus be stressed that the claimed importance of patrilineage, displayed in the official genealogies of the Cabinet des Titres, does not necessarily correspond to the practical realities of the Sublet family, whose culture readily integrates elements from the maternal side.

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