2007
Cairn
Philippe Crignon, « L'altération du christianisme. : Hobbes et la trinité », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.lzjilc
La théorie politique élaborée par Hobbes dans le Léviathan substitue le schème de la représentation à celui de l’Incarnation, hérité de saint Paul et saint Jean, qui avait permis jusqu’alors de penser l’unité d’une communauté. Ainsi, c’est moins l’extension politique du christianisme qui est affectée par cette substitution que sa nature même. L’objet de cet article est de le montrer à travers le cas privilégié de la Trinité, figure protypique de la « communauté » (koinonia). En redéfinissant la notion de personne à partir de la représentation, Hobbes défait la figure traditionnelle de la périchorèse et rend impossible de conceptualiser le dogme trinitaire. L’obstacle théorique qu’il place au cœur de la Trinité est ici examiné dans son impact sur la controverse socinienne des années 1690, chez William Sherlock, Robert South et John Wallis. Elle révèle alors de manière lumineuse l’état du christianisme après le tournant hobbesien.