Burning the soil to cultivate since the Neolithic : Geoarchaeological approaches to the identification of primary evidence of agro-pastoral fires (France) Cuire la terre pour cultiver depuis le Néolithique : approches géoarchéologiques pour la reconnaissance de témoins primaires de feux agro-pastoraux (France) En Fr

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6 décembre 2023

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Clément Menbrivès, « Cuire la terre pour cultiver depuis le Néolithique : approches géoarchéologiques pour la reconnaissance de témoins primaires de feux agro-pastoraux (France) », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.m1fflq


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Résumé En Fr

The identification of cultivation techniques, and more specifically of field preparation methods in ancient agriculture, is a difficult exercise. Generally, they can only be deduced from various intra-site archaeological evidence and off-site paleo-environmental data. One agrarian system often assumed for prehistoric societies is that of “slash-and-burn”. This is an agricultural technique that aims to prepare a temporary plot of land in the forest, through the use of a running fire. However, although fire produces various remnants that can last for several millennia in soil-sedimentary archives, it is extremely difficult to disentangle events linked to vegetation fires of natural origin from those of anthropogenic origin. At the same time, there are frequent references in archaeological literature about traces left by the passage of fire, which in some cases correspond to anthropogenic deforestation undertaken as part of agro-pastoral activities. These traces, described as "deforestation fireplaces" or "burnt tree throw", interpreted as the result of the burning of tree stumps, raise questions. In this work, we use geoarchaeological and archaeometric approaches (XRF, XRD, micromorphology, spectrocolorimetry, experimental firing) to characterize pedo-sedimentary traces related to such phenomena or interpreted as very high-energy catastrophic events. The results lead us to conclude that these remains are essentially residues of earth fired in covered, raised combustion structures, redeposited and more or less reworked by agricultural activities. We reject the "deforestation fireplaces" hypothesis. We interpret them as the remnants of earthen furnaces, resulting from ecobuage practices (Portères, 1972; Sigaut, 1975). This singular agricultural technique, aimed at cultivating clay soils in wet lowlands, is identified since the Neolithic period.

L’identification des techniques agricoles, et plus précisément des méthodes de préparation du champ des agricultures anciennes est délicate. Généralement, elles ne peuvent qu’être déduites à partir de divers indices archéologiques intra-sites et de données paléo-environnementales hors-sites. Un des modèles de systèmes agraires qui est souvent présumé pour les sociétés préhistoriques, est celui de l’abattis-brûlis. Il s’agit d’une technique d’agriculture, qui vise à préparer une parcelle temporaire en forêt, par l’emploi d’un feu courant. Mais, bien que le feu engendre des produits qui peuvent perdurer à l’échelle plurimillénaire dans les archives pédo-sédimentaires, il est extrêmement difficile d’arriver à dissocier les évènements liés aux feux de végétation d’origines naturelles de ceux anthropiques. Parallèlement, on recense dans la littérature archéologique de fréquentes mentions à des traces laissées par le passage du feu, qui dans certains cas correspondraient à des déboisements anthropiques, entrepris dans le cadre d’activités agro-pastorales. Ces traces, décrites comme des « foyers de déforestation » ou des « chablis brûlés », interprétées comme le résultat de la combustion de souches d’arbres, posent question. Dans ce travail, nous caractérisons à l’aide d’approches géoarchéologiques et archéométriques (XRF, DRX, micromorphologie, spectrocolorimétrie, cuissons expérimentales) des traces pédo-sédimentaires apparentées à ces phénomènes ou interprétées comme des évènements catastrophiques de très haute énergie. Les résultats nous permettent de conclure que ces traces sont, pour l’essentiel, des résidus de terre cuite dans des structures de combustion à couvert, en élévation, redéposés et plus ou moins remaniés par des travaux aratoires. Nous réfutons l’hypothèse dite des « foyers d’essartages ». Nous les interprétons comme les vestiges de fourneaux en terre, résultant de pratiques d’écobuages (Portères, 1972 ; Sigaut, 1975). Cette technique agricole singulière, qui vise à cultiver les terres argileuses de bas-fonds humides est identifiée dès le Néolithique.

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