Ed Emshwiller, de la toile à l’écran: Premières esquisses de ciné-danse

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Célèbre surtout pour ses illustrations de science-fiction et ses travaux pionniers dans les domaines de la vidéo et des images de synthèse, Ed Emshwiller a également réalisé de nombreuses ciné-danses, notamment en collaboration avec les chorégraphes Alwin Nikolais et Carolyn Carlson. Moins connues et rarement commentées, ses premières réalisations (Dance Chromatic, 1959 ; Lifelines, 1960) invitent déjà des figures dansantes à s’immiscer parmi des toiles et des dessins abstraits mis en mouvement par des moyens filmiques.Si au départ Emshwiller s’intéresse au cinéma car il lui donne la possibilité de suivre et d’intervenir en temps réel sur la manière dont ses compositions picturales prennent forme, il est également sensible au potentiel d’attraction universel qu’ont selon lui les corps dansants, dès lors qu’ils sont évidés de leur charge émotionnelle et symbolique. Pose longue, variations de vitesse, animation image par image, surimpressions multiples et d’autres trucages optiques aussi envoûtants que déroutants : pour Emshwiller, tout est permis lorsqu’il s’agit d’assouvir son besoin de « travailler en termes visuels et abstraits ». En partant de l ’analyse des tensions entre mouvement et immobilité, figures dansantes et figures abstraites au cœur des premiers films du cinéaste, cette communication propose également de cerner de quelle manière ils portent en germe les hybridations techniques et esthétiques explorées dans les ciné-danses qu’Emshwillerréalisera ensuite avec Nikolais et Carlson.