12 octobre 2011
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Hervé Thouément et al., « L'identité, frein ou moteur de développement territorial ? Une méthodologie d'analyse; Exemples de la Région capitale de Bruxelles et de Québec », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.m2lzx1
Le concept d'identité territoriale demeure, à ce jour, peu ou mal connu, voire ignoré par nombre de chercheurs ou professionnels, acteurs du développement territorial. Plusieurs raisons peuvent être avancées pour expliquer cet état de fait : sa définition est relativement complexe, son appréhension parfois difficile, la " mesure " des variables qui la composent et leurs poids relatifs demandant d'adopter une approche singulière mobilisant différentes méthodes d'enquêtes et d'analyses. Aujourd'hui, nombre de développeurs se rendent compte que, loin d'être neutre, l'identité territoriale peut fortement influer sur le développent des territoires. L'objet de cet article n'est pas de débattre de l'identité territoriale, mais bien de comprendre comment il est possible de l'analyser et d'étudier en quoi elle peut être un levier ou un frein du développement d'un territoire. " Avant d'envisager où l'on veut aller, il importe de comprendre où l'on est, mais aussi d'où l'on vient ". Cet adage peut succinctement résumer la démarche poursuivie par les auteurs. L'article propose une méthodologie originale pour saisir ce lien ténu entre identité et développement territorial. Celle-ci passe par trois grandes étapes : l'élaboration d'un diagnostic intuitif, mise en cohérence des regards sur le territoire de personnes qui lui sont extérieures ; cette première approche est complétée, deuxième étape, par un diagnostic de territoire plus classique, croisant les données de ses principales dimensions. Ces deux types de diagnostics, effectués ex situ, sont prolongés par des exercices de prospective exploratoires et normatifs, permettant d'avoir déjà une première appréhension de l'identité territoriale et une vision du territoire en dynamique. La troisième étape consiste à corriger ces premières représentations virtuelles du territoire par une étude sur le terrain. Le travail, mené cette fois in situ, débouche sur un diagnostic identitaire participatif, reposant sur l'interview des principaux acteurs du territoire et sur des enquêtes-trottoir. Il devient alors possible d'étudier plus finement le jeu des acteurs pour comprendre la source des blocages ou des mobilisations par l'emploi d'un dernier outil : la méthode Mactor, empruntée à Michel Godet (1997). Cette méthodologie est appliquée ici à deux territoires : à la Région Capitale de Bruxelles où l'identité joue un rôle de frein et à la ville de Québec, où elle sert de levier.