Inscription conflictuelle dans l’espace public : Toulouse, les Gilets jaunes et la bataille du centre

Résumé Fr En Es

À travers des observations, des entretiens et un travail d’archives, cet article questionne les ressources spatiales des mobilisations en s’appuyant sur le cas des manifestations des Gilets jaunes à Toulouse. Ces ressources sont à entendre à la fois sur le plan des pratiques spatiales protestataires et sur le plan symbolique. L’hypothèse travaillée est que les mobilisations dans le centre toulousain mettent en lumière une contradiction spatiale, entre le manque de lieux concrets et symboliques permettant la rencontre, le dialogue et l’élaboration politique des secteurs populaires et l’hégémonie des commerçants sur cet espace central. Cela démontre la mise en place d’un continuum de pratiques policières qui accentue la dispersion des classes populaires et les empêche de s’inscrire, politiquement, dans la cité comme sujets pensants et agissants.

Drawing on observations, interviews and archival research, this article explores the spatial resources of protest movements based on the case of the Yellow Vests (Gilets jaunes) demonstrations in Toulouse. These resources are understood both in terms of the spatial practices of protest but also in symbolic terms. The argument advanced is that the protests in the centre of Toulouse reflect a spatial contradiction between the lack of physical and symbolic places where working-class meetings, dialogue and political development can take place, and commercial hegemony over this central area. This demonstrates the establishment of a continuum of police practice which increases working-class dispersal and prevents working-class people engaging politically with the city as thinking and acting subjects.

A través de observaciones, entrevistas y trabajo de archivo, este artículo analiza los recursos espaciales de las movilizaciones apoyándose en el caso de las manifestaciones de los Chalecos amarillos (Gilets jaunes) en Toulouse. Estos recursos deben entenderse tanto en términos de prácticas espaciales de protesta como en términos simbólicos. La hipótesis que se trabaja es que las movilizaciones en el centro de Toulouse ponen de manifiesto una contradicción espacial, entre la falta de lugares concretos y simbólicos que permitan el encuentro, el diálogo y la elaboración política desde los sectores populares y la hegemonía de los comerciantes sobre ese espacio central. Esto demuestra el establecimiento de un continuum de prácticas policiales que acentúa la dispersión de las clases populares e impide que se inscriban políticamente en la ciudad como sujetos pensantes y actuantes.