2020
Cairn
François-Marie Mourad, « Ruines et vestiges dans La Fortune des Rougon d’Émile Zola », Romantisme, ID : 10670/1.m4adq9
La ruine et le vestige, constamment présents dans La Fortune des Rougon, dès le prologue, déterminent une lecture à plusieurs niveaux, entre mythe et histoire, éternité et actualité. Conçu d’emblée comme un récit des Origines, le roman est une ode au révolu et une méditation sur le destin. Dans cette optique, la ruine – pierre tombale, vieux puits abandonné, pan de rempart, masure… – qui fait signe vers des drames anciens et mal refoulés, participe aussi à la mise à distance ironique de l’histoire contemporaine. Le mystère qui s’attache au personnage de l’aïeule et le destin sacrificiel du couple idyllique formé par Silvère et Miette inscrivent la lecture des vestiges dans le paradigme de la nature sacrée. L’allégorie de l’arbre généalogique achève la conversion du roman en fable cosmogonique et prophétique.