1975
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Jean Verneaux et al., « Rapport V.9. Incidence du marnage sur le benthos d’un lac artificiel (retenue de Vouglans, Jura) », Journées de l'hydraulique, ID : 10670/1.m6hspj
Au sud-est de Lons-le-Saunier, la retenue de Vouglans, située en tête des gorges de l’Ain à 429 mètres d’altitude, s’étend sur 36 km de long pour une superfìcie de 1 600 ha et une profondeur maximale de 100 m à l’aplomb du barrage. Les 425 millions de mètres cubes d’eau de la retenue (volume utile en exploitation normale) sont exploités depuis 1968 par E.D.F. à l’aide de 3 vidanges profondes utilisant une tranche maximale de 34 mètres. Depuis mai 1971 des séries de campagnes mensuelles sont effectuées afin de suivre les variations des caractéristiques physico-chimiques et l’évolution des peuplements planctoniques et benthiques en 4 points du lac ainsi que sur 2 stations situées sur l’Ain, à l’amont et à l’aval de la retenue. Afin de préciser les étapes du phénomène de colonisation et de mettre en évidence les caractéristiques biologiques de cette retenue récemment mise en eau, des relevés phytologiques et faunistiques ont été effectués sur les différents supports garnissant le périmètre du lac. A l’exception du secteur supérieur soumis à l’influence directe de la rivière, les prospections témoignent de l’absence quasi totale d’hydrophytes et de l’extrême pauvreté de la flore rivulaire réduite à quelques reliques de Phragmites communis et Scirpus lacustris à l’apex des afférences submergées. Dans la zone littorale, les échantillonnages benthiques ont mis en évidence, dans un premier temps, un phénomène rapide et fugace de colonisation des supports par la faune benthique, immédiatement suivi d’une phase de régression se poursuivant actuellement ; ce second phénomène, beaucoup plus accentué et cons¬ tant que le précédent, se manifeste par l’abandon des supports régulièrement soumis aux variations du niveau d’eau (34 mètres d’amplitude annuelle maximale) et par la concentration des individus restants dans les amas de bois morts flottants rassemblés dans les anses et à l’embouchure des afférences et qui constituent le seul type actuel d’habitat permanent à l’exception des sédiments fins profonds en voie de constitution.