La diversité des perceptions d’acteurs comme essence d’un pluralisme de régulation foncière au Sahel rural

Résumé Fr En Es

Au Sahel, la situation foncière se caractérise par l’imbrication de normes et d’instances en matière de régulation foncière reposant à la fois sur des pratiques locales informelles (mais reconnues par les populations) et sur un droit foncier légal où l’essentiel du territoire demeure propriété de l’État. Ce pluralisme en matière de régulation foncière persiste parce qu’il continue de faire sens pour les acteurs qui le définissent. Au regard de leurs perceptions spécifiques et diversifiées, et de ce qu’ils mobilisent, créent, et interprètent en conséquence, les acteurs (usagers comme régulateurs) donnent sens à une pluralité de formes de régulation foncière. Le présent article propose un cadre d’analyse permettant de conceptualiser la diversité des perceptions d’acteurs à l’origine d’un pluralisme de régulation pour l’accès aux ressources, et présente les résultats issus d’une mise à l’épreuve de ce cadre d’analyse, avec des travaux de terrain au Sénégal.

The land tenure in the Sahel region of Africa features an imbrication of norms and authorities mixing informal local practices (admitted by populations) and legal regulations reinforcing the State power on most of the land. This pluralism regarding land regulation persists because it continues to make sense for the actors. According to their specific and diversified perceptions, and to what they mobilize and interpret, actors (users and regulating authorities) give sense to a plurality of land regulations. This paper first proposes an analytical framework providing a conceptualisation of the actors’ perceptions diversity and a plurality of land regulations for the access to natural resources. Then it presents the results of a test of this analytical framework with fieldwork in Senegal.

En el Sahel, la situación inmobiliaria se caracteriza por una imbricación de las normas y de las autoridades en materia de regulación del suelo que reposa tanto en las prácticas locales informales (pero reconocidas por la población) como en el derecho del suelo formal, según el cual la mayor parte del territorio sigue siendo propiedad del Estado. Este pluralismo en materia de regulación del suelo persiste porque sigue teniendo sentido para los actores que lo definen. Éstos (usuarios y reguladores), desde sus percepciones específicas y diversas, y desde lo que movilizan, crean e interpretan en consecuencia, dan sentido a una pluralidad de formas de regulación del suelo. Este artículo propone un marco de análisis que permite conceptualizar la diversidad de percepciones de los actores que está en el origen de una pluralidad de regulación para el acceso a los recursos, y presenta los resultados obtenidos del sometimiento a prueba de este marco de análisis en un trabajo de campo en Senegal.