Une esthétique de la matérialité graphique dans cinq dessins animés contemporains : Le Conte de la Princesse Kaguya (Isao Takahata, 2013), Le Garçon et le monde (Alê Abreu, 2014), La Jeune fille sans mains (Sébastien Laudenbach, 2016), My Entire High School Sinking into the Sea (Dash Shaw, 2016), La Passion Van Gogh (Dorota Kobiela et Hugh Welchman, 2017)

Résumé 0

Ce corpus de cinq films représente [...] une quantité d’œuvres très restreinte par rapport à toutes celles qui pourraient être évoquées, tout en faisant preuve d’une certaine diversité, aussi bien par les caractéristiques esthétiques et techniques de chaque film que par leur origine géographique ou leur modèle de production. Cela permet d’établir cette idée de matérialité graphique en tant que convergence esthétique et d’en explorer un maximum d’aspects et d’enjeux. Cette diversité semble en effet être quelque chose à remarquer, car au-delà de la richesse esthétique qu’elle démontre à propos de l’animation contemporaine, elle semble participer à notre hypothèse : si un certain nombre de cinéastes fait aujourd’hui, de manière indépendante, le choix de cette esthétique artisanale, tout en passant parfois par des techniques assez contre-intuitives voire paradoxales pour aboutir à cet aspect final, c’est bien que quelque chose se joue dans cette esthétique qui, même simulée, semble être recherchée pour elle-même. Le fait que cela s’applique même dans des genres assez variés semble la rendre d’autant plus significative. Ainsi, les films choisis pour constituer le corpus de ce mémoire recouvrent parfois des enjeux narratifs très différents, mais se rejoignent par leur rattachement à cette esthétique de la matérialité graphique et à ces pratiques de chantier, justifiant leur questionnement [...]