2020
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Sophie Bouffier et al., « L'eau dans les cités grecques antiques : approvisionnement et salubrité », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.m7te4f
Dans un monde méditerranéen soumis aux aléas d’un climat contrasté, les sociétés grecques bénéficient d’une pluviosité certes abondante, mais si irrégulière qu’elles doivent gérer au mieux ce déséquilibre pour en tirer le meilleur parti. Leur tradition historiographique nous rapporte ainsi l’existence de préconisations en matière d’approvisionnement de la part des philosophes, et de politiques civiques pour alimenter la population, en général urbaine. En s’appuyant sur un certain nombre d’exemples précis, en particulier le cas de l’île de Délos, notre article veut montrer comment l’eau, boisson de base des Grecs de l’Antiquité, est devenue une ressource gérée et maîtrisée par la collectivité, bien public non privatisable. Du puits collectif ou privé à la citerne et à la fontaine publiques, créées dans le cadre d’un programme de développement urbain, les autorités des cités se sont souciées de la santé publique de la population en favorisant un approvisionnement abondant en eau potable et en se préoccupant de cette ressource presque autant que du ravitaillement en denrées alimentaires plus communes. On aurait pu expliquer toutefois que les risques hydrauliques ne sont pas strictement alimentaires : l’abondance d’eau à certaines périodes de l’année ou sur certains espaces urbains menace les quartiers d’habitation ; les cités grecques ont mené également une politique destinée à les minimiser et à tirer le meilleur parti des ressources à leur disposition, dans la ville mais aussi dans les campagnes, pour la mise en culture.