La cheville ouvrière de la passe

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2006

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Psychanalyse

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Fabienne Guillen, « La cheville ouvrière de la passe », Psychanalyse, ID : 10670/1.ma97o5


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[Extrait de l'article — Les articles sont publiés uniquement en français ; les traductions de l'extrait ont été réalisées par le collectif de la revue] « Au moment de me mettre au pied du mur d’essayer de dire quelque chose de cette expérience de passeur que je viens de vivre pendant à peu près trois ans à l’APJL, c’est spontanément cette expression qui m’est venue en tête. Petite pièce située entre le passant et le cartel de la passe, je n’ai pas trouvé d’autre expression pour faire résonner le sentiment de responsabilité, le caractère laborieux de cette tâche en double aveugle, la solitude et le vide que rencontre le passeur dans sa fonction dus à l’absence de toute référence théorique et identificatoire. J’ai été amenée par le sort à écouter cinq passes et à devoir en témoigner devant le cartel de la passe. J’avais pourtant en 1992 participé au dispositif de la passe au sein de l’ECF en tant que passante, mais, malgré l’importance cruciale et inoubliable que cette expérience avait eu dans mon parcours analytique, cela ne m’avait pas permis de saisir comme j’ai pu le faire dans cette récente replongée dans ce dispositif complexe le caractère singulier de cette invention de Lacan pour tenter de nouer intention et extension, c’est-à-dire faire passer de l’individuel au collectif ce savoir acquis d’une psychanalyse, savoir dont Lacan soulignait lui-même qu’on ne peut pas s’entretenir. Il me semble que le tour de force qu’a opéré Lacan dans cette invention est d’avoir conservé dans ce passage au collectif l’essence même qui fait le nerf de la psychanalyse d’être une expérience de parole qui, venant forcément chatouiller la vérité, permet toujours quelque subversion du savoir déjà là et laisse ses chances aux surprises. Le travail du passeur se scande en trois moments : --l’écoute du passant ; --la construction du témoignage ; --la transmission de ce témoignage au cartel de la passe. »

«The King Pin of the Pass » «When I am obliged to try to say something about the experience of the passer [passeur], which I have just had for nearly three years at the APJL, this expression came spontaneously into my mind. A little part situated between the person who may have undergone the pass and the pass cartel, I found no other expression that would give a sense of the feeling of responsibility and the laborious character of this double-blinded task: the solitude of the void that the passer encounters, due to the absence of any reference in terms either of theory or of identification. I was led by the lottery to listen to five passes and to have to testify before the pass cartel. Although I had participated in the pass procedure in the ECF in 1992, after an experience of the pass myself, this crucial and unforgettable experience did not allow me to grasp, as I have been able to do recently, the singular character of Lacan’s invention: as a way of trying to knot together intention and extension - to make the knowledge acquired during an analysis pass from the individual to the collective, a knowledge with which, as Lacan himself emphasized, one cannot stay in contact. It seems to me that Lacan’s great achievement in inventing the pass is to have preserved, in the passage to the collective, the very essence of psychoanalysis as an experience of speech which, necessarily coming to arouse truth, always allows some subversion of the knowledge that was already there and allows for surprises. The work of the passer can be scanned in three moments: --listening to the person who may have undergone the pass; --constructing the testimony; --transmitting this testimony to the pass cartel. »

« La clave maestra del pase » « En el momento de estar contra la pared para intentar decir algo de esta experiencia de pasador que acabo de vivir durante tres años en la APJL, es esta expresión la que se me hizo más evidente. Pieza pequeña situada entre el pasante y el cartel del pase, que muestra el carácter difícil de esta tarea, doblemente a ciegas, la soledad y el vacío del pasante en su función debidos a la ausencia de referencias teóricas e identificatorias. »

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